La terre d'Égypte n'était pas la Terre Promise

En ces jours-là, un nouveau roi vint au pouvoir en Égypte. Il n’avait pas connu Joseph. Il dit à son peuple : « Voici que le peuple des fils d’Israël est maintenant plus nombreux et plus puissant que nous. Prenons donc les dispositions voulues pour l’empêcher de se multiplier. Car, s’il y avait une guerre, il se joindrait à nos ennemis, combattrait contre nous, et ensuite il sortirait du pays. » On imposa donc aux fils d’Israël des chefs de corvée pour les accabler de travaux pénibles. Ils durent bâtir pour Pharaon les villes d’entrepôts de Pithome et de Ramsès. Mais, plus on les accablait, plus ils se multipliaient et proliféraient, ce qui les fit détester. Les Égyptiens soumirent les fils d’Israël à un dur esclavage et leur rendirent la vie intenable à force de corvées : préparation de l’argile et des briques et toutes sortes de travaux à la campagne ; tous ces travaux étaient pour eux un dur esclavage. Pharaon donna cet ordre à tout son peuple : « Tous les fils qui naîtront aux Hébreux, jetez-les dans le Nil. Ne laissez vivre que les filles. »

Livre de l'Exode 1,8-14.22.

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

La Terre Promise symbolise le Royaume de Dieu. La terre d’Égypte, dans ce contexte, représente le monde que nous habitons, passage obligé mais transitoire vers le lieu de la réalisation de la Promesse. La terre d’Égypte a été pour un temps moyen de salut offert après la faute des frères de Joseph alors que notre monde nous a été donné par Dieu suite à la faute de nos premiers parents comme étape pour parvenir au salut éternel. L’esclavage survient lorsque nous nous attachons à ce qui est transitoire au détriment de ce qui devrait être l’objet de notre quête. Si le peuple des fils d’Israël est devenu esclave des Égyptiens, nous devenons esclaves du péché, de tout ce à quoi nous avons le malheur de nous attacher et qui n’est pas Dieu. Pour se libérer de cet esclavage, le peuple des fils d’Israël devra passer par le désert, symbole du renoncement, du nécessaire détachement du sensible par lequel nous devons passer pour que notre âme puisse parvenir à la Terre Promise du Royaume éternel.

Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? (Lc 10, 25)

Je me garde de faire d’une fin ce qui n’est qu’un moyen pour me conduire à Dieu sous peine que ces moyens, au lieu de m’aider à m’élever vers Lui, m’asservissent et m’éloignent du terme de la quête de mon âme qui est de retourner vers son Créateur.