Malheureuse es-tu, Corazine ! Malheureuse es-tu, Bethsaïde !

En ce temps-là, Jésus se mit à faire des reproches aux villes où avaient eu lieu la plupart de ses miracles, parce qu’elles ne s’étaient pas converties : « Malheureuse es-tu, Corazine ! Malheureuse es-tu, Bethsaïde ! Car, si les miracles qui ont eu lieu chez vous avaient eu lieu à Tyr et à Sidon, ces villes, autrefois, se seraient converties sous le sac et la cendre. Aussi, je vous le déclare : au jour du Jugement, Tyr et Sidon seront traitées moins sévèrement que vous. Et toi, Capharnaüm, seras-tu donc élevée jusqu’au ciel ? Non, tu descendras jusqu’au séjour des morts ! Car, si les miracles qui ont eu lieu chez toi avaient eu lieu à Sodome, cette ville serait encore là aujourd’hui. Aussi, je vous le déclare : au jour du Jugement, le pays de Sodome sera traité moins sévèrement que toi. »

Matthieu 11, 20-24

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

Dieu, dans sa prévenance, nous tend la main, nous offre des opportunités d’aller vers Lui ainsi que le dit le livre de l’Apocalypse : « Voici, je me tiens à la porte et je frappe » (Ap 3, 20). Malheur à nous, cependant, si nous faisons la sourde oreille aux appels de Dieu ! C’est là le péché contre l’Esprit Saint que Jésus affirme qu’il ne sera pas remis (Mc 3, 28-29). L’Esprit Saint c’est Dieu, l’Amour, qui se manifeste de manière perceptible, de manière générale par les sens à travers son œuvre, la création, et par l’œil de la foi, et de manière plus exceptionnelle par des signes, signes qui, comme Jésus le fait remarquer, sont un couteau à deux tranchants en permettant, d’une part, à Dieu de tendre la main de manière plus insistante pour que nous retournions à Lui mais qui, d’autre part, accroissent la responsabilité de ceux qui leur font la sourde oreille. L’apôtre Paul reprendre cette notion de responsabilité dans sa lettre aux Romains : « Ce qu'on peut connaître de Dieu est pour eux manifeste: Dieu en effet le leur a manifesté. Ce qu'il a d'invisible depuis la création du monde se laisse voir à l'intelligence à travers ses œuvres, son éternelle puissance et sa divinité, en sorte qu'ils sont inexcusables; puisque, ayant connu Dieu, ils ne lui ont pas rendu comme à un Dieu gloire ou actions de grâces, mais ils ont perdu le sens dans leurs raisonnements et leur cœur inintelligent s'est enténébré: dans leur prétention à la sagesse, ils sont devenus fous » (Rm 1, 19-22)

Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? (Lc 10, 25)

À la suite du roi Acaz, je me garde de demander des signes au Seigneur qui, en raison de la foi de ce dernier, a donné un signe plus grand encore que tout ce qu’Acaz aurait pu imaginer : la promesse que le Verbe revêtirait la chair pour nous révéler Dieu en plénitude (Is 7, 10-15), un signe pour l’humanité à venir tout entière. En me gardant de demander des signes, j’évite certes d’accroître ma responsabilité, mais surtout cela prévient que je conditionne mon adhésion et mon amour au Seigneur à la présence de tels signes et, incidemment, de m’en détourner en leur absence.