Tu l’as révélé aux tout-petits

En ce temps-là, Jésus prit la parole et dit : « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bienveillance. Tout m’a été remis par mon Père ; personne ne connaît le Fils, sinon le Père, et personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler. »

Matthieu 11, 25-27

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

L’amour est un art dont la science n’est accessible qu’aux humbles, à plus forte raison sa perfection, le Dieu qui est Amour.

L’humilité constitue un prérequis incontournable pour qui veut connaître l’Amour, pour qui veut en vivre. Il n’y a pas d’amour possible sans humilité. Marie, mère de Jésus, a été la plus aimante des enfants des hommes parce que la plus humble, si humble et si aimante que l’Amour a pris physiquement chair en son sein.

Pourquoi l’humilité est-elle si essentielle à l’amour ? L’amour est don. L’humble reconnaît avoir tout reçu de Dieu, se reconnaît fiduciaire de tout ce qui est à sa disposition et le met conséquemment au service du plus grand nombre conformément à la volonté du Donateur. Dès que l’orgueil point en nous, nous passons de l’état d’esprit de fiduciaires à celui de propriétaires et de redevables nous nous sentons désormais en droit d’exiger des autres et de Dieu plutôt que leurs obligés avec pour conséquence que l’amour s’étiole, l’Esprit d’Amour abandonne progressivement la demeure de notre cœur.

Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? (Lc 10, 25)

Je cultive l’humilité, l’humilité véritable, non pas celle qui consiste à nier les dons à ma disposition, mais celle de reconnaître que je dois tout ce que j’ai et tout ce que je suis, la merveille que je suis, à Dieu et à ceux qu’Il a bienveillamment placés sur ma route pour me communiquer ce qu’Il jugeait approprié pour la réalisation de son plan d’amour, à commencer par Lui-même en la personne de l’Esprit Saint. Je prie, je médite le Magnificat (Lc 1, 46-55) :

Mon âme exalte le Seigneur, et mon esprit tressaille de joie en Dieu mon sauveur,

parce qu'il a jeté les yeux sur l'abaissement de sa servante.

Oui, désormais toutes les générations me diront bienheureuse,

car le Tout-Puissant a fait pour moi de grandes choses. Saint est son nom,

et sa miséricorde s'étend d'âge en âge sur ceux qui le craignent.

Il a déployé la force de son bras, il a dispersé les hommes au cœur superbe.

Il a renversé les potentats de leurs trônes et élevé les humbles,

Il a comblé de biens les affamés et renvoyé les riches les mains vides.

Il est venu en aide à Israël, son serviteur, se souvenant de sa miséricorde, --

selon qu'il l'avait annoncé à nos pères -- en faveur d'Abraham et de sa postérité à jamais!