Ils annoncèrent un jeûne, et tous, du plus grand au plus petit…

9 Octobre 2023

La parole du Seigneur fut adressée de nouveau à Jonas : « Lève-toi, va à Ninive, la grande ville païenne, proclame le message que je te donne sur elle. » Jonas se leva et partit pour Ninive, selon la parole du Seigneur. Or, Ninive était une ville extraordinairement grande : il fallait trois jours pour la traverser. Jonas la parcourut une journée à peine en proclamant : « Encore quarante jours, et Ninive sera détruite ! » Aussitôt, les gens de Ninive crurent en Dieu. Ils annoncèrent un jeûne, et tous, du plus grand au plus petit, se vêtirent de toile à sac. La chose arriva jusqu’au roi de Ninive. Il se leva de son trône, quitta son manteau, se couvrit d’une toile à sac, et s’assit sur la cendre. Puis il fit crier dans Ninive ce décret du roi et de ses grands : « Hommes et bêtes, gros et petit bétail, ne goûteront à rien, ne mangeront pas et ne boiront pas. Hommes et bêtes, on se couvrira de toile à sac, on criera vers Dieu de toute sa force, chacun se détournera de sa conduite mauvaise et de ses actes de violence. Qui sait si Dieu ne se ravisera pas et ne se repentira pas, s’il ne reviendra pas de l’ardeur de sa colère ? Et alors nous ne périrons pas ! » En voyant leur réaction, et comment ils se détournaient de leur conduite mauvaise, Dieu renonça au châtiment dont il les avait menacés.

Livre de Jonas 3, 1-10

Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

« Encore quarante jours, et Ninive sera détruite ! » Les prophètes des temps modernes proclament : « Si nous ne changeons pas significativement nos comportements, notre maison commune deviendra une terre de plus en plus inhospitalière. » Qu’ont fait les habitants de Ninive face à la menace qui planait sur eux ? Ils ont jeûné, du plus grand au plus petit. L’ordre n’est pas un hasard. Si un changement significatif est pour se produire, il doit partir de la tête. Dès que la chose est arrivée jusqu’au roi de Ninive, il a personnellement joint le mouvement et promulgué un décret obligeant tous, hommes et bêtes, à se soumettre au jeûne. La solution à la menace de la dégradation actuelle de l’œuvre du Créateur passe elle aussi par le jeûne, par la réduction de notre consommation et de notre niveau de vie, spécialement dans les pays les plus développés. Pour qu’un tel changement salutaire survienne, il doit partir du haut, des gouvernants, qui doivent le décréter et conjointement s’entendre sur les actions à prendre et prévoir des mesures coercitives pour forcer les récalcitrants à s’y conformer, une charte de droits de la création similaire à la charte des droits de l’homme. Cette invitation au jeûne devrait particulièrement interpeller les judéo-chrétiens, eux qui sont soumis au double commandement de l’amour : l’amour de Dieu et du prochain. Or, comment prétendre que l’on aime le Dieu Créateur si on saccage sans vergogne son œuvre ? Qui plus est, ce saccage se fait particulièrement au détriment des plus faibles et des générations à venir, mettant à mal la deuxième partie du commandement, l’amour du prochain.

Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? (Lc 10, 25)

Je jeûne, je réduis volontairement ma consommation à l’essentiel, par amour de Dieu et du prochain. Qui sait, si nous sommes suffisamment nombreux à faire de même, si nous éviterons que ne se matérialise la menace qui pèse sur nous, à l’instar des habitants de Ninive ?