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Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui

As-tu vraiment raison de te mettre en colère ?

Quand il vit que Dieu pardonnait aux habitants de Ninive, Jonas trouva la chose très mauvaise et se mit en colère. Il fit cette prière au Seigneur : « Ah ! Seigneur, je l’avais bien dit lorsque j’étais encore dans mon pays ! C’est pour cela que je m’étais d’abord enfui à Tarsis. Je savais bien que tu es un Dieu tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour, renonçant au châtiment. Eh bien, Seigneur, prends ma vie ; mieux vaut pour moi mourir que vivre. » Le Seigneur lui dit : « As-tu vraiment raison de te mettre en colère ? » Jonas sortit de Ninive et s’assit à l’est de la ville. Là, il fit une hutte et s’assit dessous, à l’ombre, pour voir ce qui allait arriver dans la ville. Le Seigneur Dieu donna l’ordre à un arbuste, un ricin, de pousser au-dessus de Jonas pour donner de l’ombre à sa tête et le délivrer ainsi de sa mauvaise humeur. Jonas se réjouit d’une grande joie à cause du ricin. Mais le lendemain, à l’aube, Dieu donna l’ordre à un ver de piquer le ricin, et celui-ci se dessécha. Au lever du soleil, Dieu donna l’ordre au vent d’est de brûler ; Jonas fut frappé d’insolation. Se sentant défaillir, il demanda la mort et ajouta : «Mieux vaut pour moi mourir que vivre. » Dieu dit à Jonas : « As-tu vraiment raison de te mettre en colère au sujet de ce ricin ? » Il répondit : « Oui, j’ai bien raison de me mettre en colère jusqu’à souhaiter la mort. » Le Seigneur répliqua : « Toi, tu as pitié de ce ricin, qui ne t’a coûté aucun travail et que tu n’as pas fait grandir, qui a poussé en une nuit, et en une nuit a disparu. Et moi, comment n’aurais-je pas pitié de Ninive, la grande ville, où, sans compter une foule d’animaux, il y a plus de cent vingt mille êtres humains qui ne distinguent pas encore leur droite de leur gauche ? »

Livre de Jonas 4, 1-11

Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

« As-tu vraiment raison de te mettre en colère ? » Cette question, Dieu la pose également à nous par l’entremise de Jonas. La colère, fille de l’orgueil, fait partie des sept péchés dits capitaux, parce que de ceux-ci découlent tous les autres. La colère est nocive en ce qu’elle altère le jugement en occultant le point de vue de Dieu et du prochain et laisse libre cours à la violence de s’exprimer en paroles et en actes à travers nous. Dans son interaction avec Jonas, Dieu nous enseigne comment parvenir à contrôler notre colère. Cela commence par prendre un temps d’arrêt pour identifier les causes de cette colère pour ensuite évaluer si celles-ci justifient vraiment de se mettre dans un tel état. « As-tu vraiment raison de te mettre en colère ? » Pour établir si les causes qui nous poussent à la colère sont justifiées, Dieu demande à Jonas et à nous de considérer la situation du point de vue divin, du point de vue de l’Amour, de porter un regard de foi sur les personnes, les choses et les événements : « Toi, tu as pitié de ce ricin, qui ne t’a coûté aucun travail et que tu n’as pas fait grandir, qui a poussé en une nuit, et en une nuit a disparu. Et moi, comment n’aurais-je pas pitié de Ninive, la grande ville, où, sans compter une foule d’animaux, il y a plus de cent vingt mille êtres humains qui ne distinguent pas encore leur droite de leur gauche ? » La colère vient souvent d’un sentiment d’injustice comme dans la parabole des ouvriers de la dernière heure (Mt 20, 1-16) où les ouvriers de la première heure sont outrés de voir ces derniers recevoir un salaire égal au leur. C’est là oublier que la justice est synonyme d’amour dans la perspective divine d’où les paroles que Jésus met dans la bouche du propriétaire, image de son Père : « N'ai-je pas le droit de disposer de mes biens comme il me plaît? Ou faut-il que tu sois jaloux parce que je suis bon? » (Mt 20, 15)

Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? (Lc 10, 25)

Quand je me mets en colère, je recherche les causes de cette colère. Les ayant identifiées je pose un regard de foi, le regard de l’Amour, sur les situations les ayant engendrées. M’a-t-on dépossédé d’un bien, je remercie Dieu, à l'instar de Job, pour la période où Il l’avait confié à ma garde : « Yahvé avait donné, Yahvé a repris: que le nom de Yahvé soit béni! » (Jb 1, 21) A-t-on blessé mon orgueil ? J’offre les souffrances engendrées par l’humiliation subie en communion avec celles de Jésus crucifié et humilié pour le salut du plus grand nombre. Et ainsi de suite… Avec le temps et la grâce divine, les situations qui réussissaient à me mettre hors de moi-même ont commencé à se raréfier.

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