Caché aux sages et aux savants, révélé aux tout-petits

À l’heure même, Jésus exulta de joie sous l’action de l’Esprit Saint, et il dit : « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bienveillance. Tout m’a été remis par mon Père. Personne ne connaît qui est le Fils, sinon le Père ; et personne ne connaît qui est le Père, sinon le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler. » Puis il se tourna vers ses disciples et leur dit en particulier : « Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez ! Car, je vous le déclare : beaucoup de prophètes et de rois ont voulu voir ce que vous-mêmes voyez, et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu. »

Luc 10, 21-24

Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

L’amour relève de l’art et non de la science. La science recherche des lois qui s’appliquent partout, des recettes, alors que l’amour s’adresse aux particularités de chaque personne unique. La science mesure alors que la mesure de l’amour c’est d’aimer sans mesure (Bernard de Clairvaux). Cet art d’aimer nous le retrouvons chez les parents qui s’efforcent de donner à chacun de leurs enfants ce dont il a besoin au moment où il en a besoin. Tous recevront-ils la même chose ? Assurément pas ! Mais tous seront aimés du même amour.

Ce qui dessert bien les sages et les savants dans le domaine intellectuel, l’objectivité, la mesure, la généralisation… s’avère pour eux un handicap à surmonter s’ils veulent aimer, s’ils souhaitent laisser passer l’Amour à travers eux. Ainsi, s’établit, pourrait-on dire, une certaine forme de justice : ce qui représente un avantage dans l’ordre temporel se révèle-t-il un handicap dans l’ordre spirituel et vice-versa. La science contribue à mieux aimer Dieu en le faisant mieux connaître, mais il nous faut dépasser le stade de la connaissance pour aimer en vérité.

Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? (Lc 10, 25)

Je garde un cœur humble ouvert à l’Amour. Dans la foulée de l’hymne à l’amour de l’apôtre Paul (1 Co 13), je reconnais que partielle est notre science (v. 9) et que seul n’a d’importance que l’Amour, l’Amour accueilli et redistribué.