Je ne suis pas venu abolir, mais accomplir

Contrairement à l’homme, Dieu est Immuable ainsi que le rapporte Malachie : « Moi, le Seigneur, je n’ai pas changé, mais vous, fils de Jacob, vous n’en finissez pas de changer » (Ma 3, 6), un état de fait que l’auteur de la lettre aux Hébreux appliquera spécifiquement au Christ, deuxième personne de la Trinité : « Jésus Christ, hier et aujourd’hui, est le même, il l’est pour l’éternité. » (He 13, 8). Ainsi en va-t-il de la Parole qui émane de Lui : « l’herbe se dessèche et la fleur se fane, mais la parole de notre Dieu demeure pour toujours. » (Is 40, 8) Tout, en Dieu, est continuité. Jésus réaffirme cette continuité lorsqu’Il dit : « Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir. » Quiconque rejette certains préceptes bibliques, notamment sous prétexte qu’ils auraient été influencés par les us et coutumes de l’époque où ils ont été énoncés, n’est pas dans la Vérité.

En quoi Jésus est-il venu accomplir ? La Loi est un guide (Ga 3, 24) qui énonce les exigences minimales de l’amour de Dieu et du prochain. Jésus est venu réaffirmer en paroles et en actes qu’il n’y a pas de limites à l’amour que Dieu attend de nous, à l’image de sa nature qui est infinie et Amour : « Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait » (Mt 5, 48) réitérant l’exigence formulée dès le début des Écritures dans le Lévitique : « Soyez saints, car moi, le Seigneur votre Dieu, je suis saint. » (Lv 19, 2). Jésus nous a montré que cet amour va jusqu’à donner sa vie pour ceux qu’on aime (Jn 15, 13). Mieux encore, notre nature humaine étant faible, incapable de produire par elle-même l’amour sans limite que le Père attend de nous, Jésus nous a légué en héritage l’Esprit Saint pour que Celui-ci vienne aimer et agir en nous et à travers nous et qu’ainsi notre amour tende vers la perfection parce qu’alors ce n’est plus nous qui aimons et agissons, mais Dieu en nous et à travers nous.

Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? (Lc 10, 25)

J’aspire à la sainteté, non parce que je me pense meilleur que les autres, loin de là, mais simplement en ouvrant mon cœur à l’Esprit Saint et en mettant toute ma confiance, non pas en moi-même mais, dans le secours de la grâce, à la suite de l’apôtre Paul : « Le Seigneur m’a déclaré : « Ma grâce te suffit, car ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse. » C’est donc très volontiers que je mettrai plutôt ma fierté dans mes faiblesses, afin que la puissance du Christ fasse en moi sa demeure » (2 Co 12, 9)