Béni soit celui qui vient, le Roi, au nom du Seigneur

En ce temps-là, Jésus partit en avant pour monter à Jérusalem. Lorsqu’il approcha de Bethphagé et de Béthanie, près de l’endroit appelé mont des Oliviers, il envoya deux de ses disciples, en disant : « Allez à ce village d’en face. À l’entrée, vous trouverez un petit âne attaché, sur lequel personne ne s’est encore assis. Détachez-le et amenez-le. Si l’on vous demande : ‘Pourquoi le détachez-vous ?’ vous répondrez : ‘Parce que le Seigneur en a besoin.’ » Les envoyés partirent et trouvèrent tout comme Jésus leur avait dit. Alors qu’ils détachaient le petit âne, ses maîtres leur demandèrent : « Pourquoi détachez-vous l’âne ? » Ils répondirent : « Parce que le Seigneur en a besoin. » Ils amenèrent l’âne auprès de Jésus, jetèrent leurs manteaux dessus, et y firent monter Jésus. À mesure que Jésus avançait, les gens étendaient leurs manteaux sur le chemin. Alors que déjà Jésus approchait de la descente du mont des Oliviers, toute la foule des disciples, remplie de joie, se mit à louer Dieu à pleine voix pour tous les miracles qu’ils avaient vus, et ils disaient : « Béni soit celui qui vient, le Roi, au nom du Seigneur. Paix dans le ciel et gloire au plus haut des cieux ! » Quelques pharisiens, qui se trouvaient dans la foule, dirent à Jésus : « Maître, réprimande tes disciples ! » Mais il prit la parole en disant : « Je vous le dis : si eux se taisent, les pierres crieront. »

Luc 19, 28-40

Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

Comment expliquer le retournement de cette foule qui, en quelques jours, passera de la louange à la condamnation : « Crucifie-le ! Crucifie-le ! » ? Cette foule n’adore pas Dieu en esprit et en vérité (Jn 4, 24), mais la représentation qu’elle s’est faite de Celui-ci et de son Messie : un Dieu qui la libérera du joug de ses ennemis et lui donnera un pouvoir temporel. Cette foule recherche son intérêt personnel, un intérêt personnel qui nous détourne graduellement du Dieu qui est Amour, qui nous coupe de la Source de tout amour. Quand cette foule se rendra compte de sa méprise, que Jésus, bien qu’Il soit le Messie véritable, n’est pas le Messie qu’elle attendait, elle déversera sur Lui toute la rage et la fureur qui découle du sentiment d’avoir été bernée.

La question se pose à tout croyant : « Quel est le Dieu que j’adore ? Le Dieu véritable ou une fausse image que je me suis faite de Lui ? » Si notre attachement à Dieu est teinté d’une quelconque recherche d’intérêt personnel, nous n’aimons pas encore Dieu en vérité et notre amour demande à être purifié pour parvenir à l’intimité avec Lui. En outre, si nous cherchons à mettre Dieu à notre service, combien plus le ferons-nous pour notre prochain, ceux qui nous entourent et auxquels nous risquons d’accorder d’importance que dans la mesure où ils peuvent contribuer à la recherche de notre intérêt personnel au détriment de l’amour qui devrait nous unir à eux !

Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? (Lc 10, 25)

Je me garde de toute recherche d’intérêt personnel dans ma quête de Dieu sous peine de me détourner éventuellement de Lui comme le fera la foule qui L’acclamait le dimanche des Rameaux, et non seulement de Lui, mais de mon prochain que je risque d’asservir plutôt que de le servir comme l’amour et le Dieu Amour le requièrent.