Vous n’êtes pas sous l’emprise de la chair, mais sous celle de l’Esprit

Frères, ceux qui sont sous l’emprise de la chair ne peuvent pas plaire à Dieu. Or, vous, vous n’êtes pas sous l’emprise de la chair, mais sous celle de l’Esprit, puisque l’Esprit de Dieu habite en vous. Celui qui n’a pas l’Esprit du Christ ne lui appartient pas. Mais si le Christ est en vous, le corps, il est vrai, reste marqué par la mort à cause du péché, mais l’Esprit vous fait vivre, puisque vous êtes devenus des justes. Et si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité Jésus, le Christ, d’entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous. Ainsi donc, frères, nous avons une dette, mais elle n’est pas envers la chair pour devoir vivre selon la chair. Car si vous vivez selon la chair, vous allez mourir ; mais si, par l’Esprit, vous tuez les agissements de l’homme pécheur, vous vivrez. En effet, tous ceux qui se laissent conduire par l’Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu. Vous n’avez pas reçu un esprit qui fait de vous des esclaves et vous ramène à la peur ; mais vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des fils ; et c’est en lui que nous crions « Abba ! », c’est-à-dire : Père ! C’est donc l’Esprit Saint lui-même qui atteste à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Puisque nous sommes ses enfants, nous sommes aussi ses héritiers : héritiers de Dieu, héritiers avec le Christ, si du moins nous souffrons avec lui pour être avec lui dans la gloire.

Lettre de Paul aux Romains 8, 8-17

Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

La liturgie fait mémoire aujourd’hui de la Pentecôte, le deuxième point tournant de l’histoire du salut tel qu’identifiés par Jésus dans sa discussion avec Nicodème : « personne, à moins de naître de l’eau et de l’Esprit, ne peut entrer dans le royaume de Dieu » (Jn 3, 5). L’eau, c’est, bien sûr, l’eau jaillie du cœur transpercé de Jésus crucifié comme source de miséricorde pour nous et en vertu de laquelle nous avons obtenu le pardon de nos fautes, nous rendant de nouveau aptes à accueillir Dieu dans nos cœurs desquels le péché des origines L’en avait chassé. L’Esprit, c’est l’Esprit Saint, l’Esprit qui reposait sur Jésus pendant son séjour terrestre et qu’Il nous a légué en héritage après qu’Il soit retourné vers le Père, héritage dont l’humanité a pris pleinement possession le jour de la Pentecôte.

La Pentecôte, c’est la date de naissance de l’Église, Corps mystique du Christ, car sans Esprit d’Unité l’Église ne saurait exister. La Pentecôte, c’est l’accomplissement de la promesse du Seigneur faite à Jérémie : « Mais voici quelle sera l’Alliance que je conclurai avec la maison d’Israël quand ces jours-là seront passés — oracle du Seigneur. Je mettrai ma Loi au plus profond d’eux-mêmes ; je l’inscrirai sur leur cœur. Je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. Ils n’auront plus à instruire chacun son compagnon, ni chacun son frère en disant : “Apprends à connaître le Seigneur !” Car tous me connaîtront, des plus petits jusqu’aux plus grands — oracle du Seigneur. Je pardonnerai leurs fautes, je ne me rappellerai plus leurs péchés » (Jr 31, 33-34).

La Pentecôte, c’est le début d’un temps nouveau où ceux qui accueillent l’Esprit dans leur cœur deviennent aptes à aimer comme Dieu l’attend de nous, c’est-à-dire comme Lui-même, à savoir infiniment, ce qui n’est possible que si c’est l’Esprit qui vient aimer et agir en nous et à travers nous, nous permettant de surmonter les tendances égoïstes de la chair. Cela fait dire à Paul : vous n’êtes pas sous l’emprise de la chair, mais sous celle de l’Esprit, puisque l’Esprit de Dieu habite en vous.

Ceux qui accueillent l’Esprit dans leur cœur sont incorporés par Lui au sein de l’Amour trinitaire. Il devient trait d’union entre eux et le duo Père-Fils, comme Il est trait d’union entre le Père et le Fils, faisant du coup de nous des enfants adoptifs du Père. L’apôtre Paul exprime cela ainsi : tous ceux qui se laissent conduire par l’Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu… Vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des fils ; et c’est en lui que nous crions « Abba! », c’est-à-dire : Père ! C’est donc l’Esprit Saint lui-même qui atteste à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu.

Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? (Lc 10, 25)

L’Esprit Saint est un don de Dieu, un héritage légué par le Christ et que nous touchons au moment jugé opportun par Lui pour nous en gratifier selon les dispositions de notre cœur et les besoins de son Église. De notre côté, nous devons prendre garde de ne pas nous récuser de cet héritage en adoptant un mode de vie contraire aux enseignements du Christ. Nous devons également prier le Seigneur de nous envoyer l’Esprit comme les Apôtres le firent jadis au Cénacle et demander à Marie, mère de Jésus et notre mère, d’intercéder en notre faveur comme elle le fit autrefois pour les Apôtres.