Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
11 Octobre 2025 Parole du jour
Dans ce chapitre dix-sept de l’Évangile de Luc, il est d’abord dit que nous ne devons pas attendre de reconnaissance de Dieu pour ce que nous faisons pour Lui : « quand vous aurez exécuté tout ce qui vous a été ordonné, dites : “Nous sommes de simples serviteurs : nous n’avons fait que notre devoir.” » (Lc 17, 10). En effet, nous ne pouvons pas considérer que Dieu est notre obligé, alors que c’est Lui qui nous a insufflé le désir d’accomplir sa Volonté et nous en a donné les moyens. Luc poursuit avec le récit d’un événement qui montre qu’à l’inverse, la reconnaissance manifestée envers Dieu peut devenir cause de salut. Au seul lépreux qui soit revenu sur ses pas pour rendre gloire à Dieu pour le bienfait reçu, Jésus dit : « Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé. » La reconnaissance envers Dieu est à la fois un geste de foi et d’amour. Elle est un geste de foi en ce qu’elle confesse l’existence de Dieu, un Dieu Père et Créateur envers lequel nous sommes infiniment redevables, car nous avons tout reçu de Lui. La reconnaissance est un geste d’amour en ce qu’elle nous fait sortir de nous-mêmes pour aller vers l’autre et, à titre de geste d’amour, elle nous met sur le chemin qui conduit au Royaume, comme le confirme Jésus au lépreux revenu sur ses pas pour rendre gloire à Dieu : « Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé. »
Je vous partage un beau texte sur la reconnaissance extrait du livre de Wilfrid Stinissen, Écoute le vent souffler, méditations sur le Saint Esprit, Éditions des Béatitudes, 2016, à la page 52 :
Le chemin de la reconnaissance
De quelle façon devons-nous collaborer avec l’Esprit Saint pour que Lui, qui est pure joie, la reverse sur nous ?
Il existe un chemin privilégié conduisant directement au but, celui de la reconnaissance.
Il est en effet impensable de ne pas être dans la joie quand on éprouve de la reconnaissance. Bien qu’elle parte d’une attitude égocentrique, elle tend spontanément, comme par réflexe, à se développer et à renforcer un grand sens de l’altruisme, comme lorsque nous disons : j’ai reçu un beau don et j’en suis heureux. Ma reconnaissance vient du fait que certains de mes besoins ont été satisfaits, certains de mes désirs se sont réalisés. Dès que je commence à rendre grâces, la reconnaissance qui, au départ, n’impliquait que moi, se dirige instinctivement vers mon bienfaiteur et Dieu devient mon centre de gravité. Je te rends grâce de ce que tu m’as donné… Je te rends grâce d’être si bon envers moi. Je te rends grâce d’avoir pensé à moi… Je te rends grâce pour ta générosité.
L’action de grâces nous libère progressivement de nous-mêmes et nous rapproche de l’amour et de la magnificence de Dieu.
Partant du moi, la reconnaissance aboutit au toi : « Que tu es beau mon bien-aimé, que tu es aimable ! » (Ct 4, 1).
Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? (Lc 10, 25)
Je demande la grâce de l’humilité, cette humilité dont Jésus nous demande de faire preuve (Lc 17, 10), une humilité sans laquelle nous demeurons fixés dans une attitude égocentrique et donc incapables d’amour et de la reconnaissance qui est inhérente à l’amour, un amour qui, à son tour, est susceptible de nous ouvrir les portes du Royaume.