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Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui

Afficher ses couleurs

 

 

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Celui qui se sera prononcé pour moi devant les hommes, le Fils de l'homme se prononcera aussi pour lui devant les anges de Dieu. Mais celui qui m'aura renié en face des hommes sera renié en face des anges de Dieu. Et celui qui dira une parole contre le Fils de l'homme, cela lui sera pardonné ; mais si quelqu'un blasphème contre l'Esprit Saint, cela ne lui sera pas pardonné.

 

Luc 12, 8-10

 

 

 Dieu, appartenant au monde de l’invisible, compte sur les croyants pour Le manifester à la face du monde par la parole et la conformité de leurs actes à la foi qu’ils professent. Le témoignage est la réponse appropriée du croyant au don gratuit de la foi. Dieu dit au peuple élu : « C'est vous qui êtes mes témoins, oracle de Yahvé » (Is 43, 10.12). Le Christ ressuscité rappelle d’ailleurs à ses disciples la nécessité du témoignage et celle de l’Esprit qui en donne le courage : « vous allez recevoir une force, celle de l'Esprit Saint qui descendra sur vous. Vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu'aux extrémités de la terre » (Ac 1, 8).

 

La société moderne déploie de grands efforts pour restreindre la religion au domaine du privé. Aussi, n’est-il pas facile pour le croyant d’afficher ses convictions. Cela demeure néanmoins un devoir pour tout chrétien selon les paroles de Jésus : « Vous êtes la lumière du monde. Une ville ne se peut cacher, qui est sise au sommet d'un mont. Et l'on n'allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais bien sur le lampadaire, où elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison. Ainsi votre lumière doit-elle briller devant les hommes afin qu'ils voient vos bonnes œuvres et glorifient votre Père qui est dans les cieux » (Mt 5, 14-16). Le témoin peut se consoler à la pensée que ce qu’il lui en aura coûté ne demeurera pas sans récompense : Celui qui se sera prononcé pour moi devant les hommes, le Fils de l'homme se prononcera aussi pour lui devant les anges de Dieu.

 

Certains se laissent tenter par la neutralité. Voilà un pari bien risqué si l’on en réfère aux textes de l’Apocalypse ! « Ainsi parle l'Amen, le Témoin fidèle et vrai, le Principe de la création de Dieu. Je connais ta conduite: tu n'es ni froid ni chaud -- que n'es-tu l'un ou l'autre! -- Ainsi, puisque te voilà tiède, ni chaud ni froid, je vais te vomir de ma bouche. Tu t'imagines: me voilà riche, je me suis enrichi et je n'ai besoin de rien; mais tu ne le vois donc pas: c'est toi qui es malheureux, pitoyable, pauvre, aveugle et nu! » (Ap 3, 14-17).

 

Qu’en est-il du blasphème contre l’Esprit Saint qui ne sera pas pardonné ? La meilleure référence que j’ai trouvée sur le sujet est le chapitre 46 de l’encyclique Dominum et vivificantem du regretté pape Jean-Paul II :

 

Pourquoi le blasphème contre l'Esprit Saint est-il impardonnable? En quel sens entendre ce blasphème? Saint Thomas d'Aquin répond qu'il s'agit d'un péché «irrémissible de par sa nature, parce qu'il exclut les éléments grâce auxquels est accordée la rémission des péchés» (Somme théol., IIa-IIae-, q. 14, a. 3).

 

 

Selon une telle exégèse, le «blasphème» ne consiste pas à proprement parler à offenser en paroles l'Esprit Saint; mais il consiste à refuser de recevoir le salut que Dieu offre à l'homme par l'Esprit Saint agissant en vertu du sacrifice de la Croix. Si l'homme refuse la «manifestation du péché», qui vient de l'Esprit Saint et qui a un caractère salvifique, il refuse en même temps la «venue» du Paraclet, cette «venue» qui s'est effectuée dans le mystère de Pâques, en union avec la puissance rédemptrice du Sang du Christ, le Sang qui «purifie la conscience des œuvres mortes».

 

Nous savons que le fruit d'une telle purification est la rémission des péchés. En conséquence, celui qui refuse l'Esprit et le Sang demeure dans les «œuvres mortes», dans le péché. Et le blasphème contre l'Esprit Saint consiste précisément dans le refus radical de cette rémission dont Il est le dispensateur intime et qui présuppose la conversion véritable qu'il opère dans la conscience. Si Jésus dit que le péché contre l'Esprit Saint ne peut être remis ni en ce monde ni dans l'autre, c'est parce que cette «non-rémission» est liée, comme à sa cause, à la «non-pénitence», c'est-à-dire au refus radical de se convertir. Cela signifie le refus de se tourner vers les sources de la Rédemption, qui restent cependant «toujours» ouvertes dans l'économie du salut, dans laquelle s'accomplit la mission de l'Esprit Saint. Celui-ci a le pouvoir infini de puiser à ces sources: «C'est de mon bien qu'il reçoit», a dit Jésus. Il complète ainsi dans les âmes humaines l'œuvre de la Rédemption accomplie par le Christ, en leur partageant ses fruits. Or le blasphème contre l'Esprit Saint est le péché commis par l'homme qui présume et revendique le «droit» de persévérer dans le mal - dans le péché quel qu'il soit - et refuse par là même la Rédemption. L'homme reste enfermé dans le péché, rendant donc impossible, pour sa part, sa conversion et aussi, par conséquent, la rémission des péchés, qu'il ne juge pas essentielle ni importante pour sa vie. Il y a là une situation de ruine spirituelle, car le blasphème contre l'Esprit Saint ne permet pas à l'homme de sortir de la prison où il s'est lui-même enfermé et de s'ouvrir aux sources divines de la purification des consciences et de la rémission des péchés.

 

Plus que des paroles, le blasphème contre l’Esprit Saint serait donc le contre-témoignage d’une vie dissolue accompagné du désir d’y persévérer, le refus de l’amour de Dieu, amour qui se manifeste dans le pardon des péchés, pardon obtenu par le sacrifice du Christ sur la croix et dispensé par l’Esprit d’amour. Jésus nous avertit par ailleurs du danger encouru par celui qui fait la promotion en paroles ou en actes d’une conduite contraire au plan d’amour de Dieu : « Il est impossible que les scandales n'arrivent pas, mais malheur à celui par qui ils arrivent! Mieux vaudrait pour lui se voir passer autour du cou une pierre à moudre et être jeté à la mer que de scandaliser un seul de ces petits » (Lc 17, 1-2).

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