Aimer l'ennemi

12 Septembre 2012

Aimer l’ennemi

Malheur, lorsque tous les hommes diront du bien de vous! C'est de cette manière, en effet, que leurs pères traitaient les faux prophètes. Mais je vous le dis, à vous qui m'écoutez: Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous diffament.

Luc 6, 26-28

Aimez les gens hostiles. Il y a là plus qu’une figure de style ! Plutôt que de rendre le mal pour le mal nous devrions être reconnaissants envers les gens qui s’opposent à nous. En effet, ce sont les instruments les plus utiles mis à notre disposition pour notre sanctification. Ils nous critiquent sans cesse ? Tant mieux ! Ils nous maintiennent dans l’humilité et nous incitent à devenir sans cesse meilleurs, à ne pas relâcher nos efforts dans la voie de l’amélioration continue. Ils nous maudissent et nous diffament ? Où est le problème ? Ils nous évitent ainsi de tomber dans le piège du culte de l’image de soi, de nous attacher à la vaine gloire. Aussi n’est-ce que justice de rendre le bien pour le mal, de récompenser de si zélés coopérateurs à l’œuvre de Dieu en nous. Étonnamment, les gens qui nous sont favorables, qui nous admirent et disent du bien de nous représentent une menace bien plus grande que les gens qui nous sont hostiles quand l’enjeu est notre salut éternel : Malheur, lorsque tous les hommes diront du bien de vous!

Je laisse à votre méditation le chapitre 6 du livre III de l’œuvre du père De Caussade, L’abandon à la Providence divine qui s’intitule L’âme qui s’abandonne à Dieu, au lieu de résister à ses ennemis, trouve en eux d’utiles auxiliaires :

Avoir affaire à une âme simple, c’est, en quelque sorte, avoir affaire à Dieu. Quelle mesure prendre contre le Tout-Puissant dont les voies sont inscrutables ?

Dieu prend en main la cause de l’âme simple. L’action divine lui inspire et lui fait prendre des mesures si juste qu’elle surprend ceux qui veulent la surprendre. Elle profite de tous leurs efforts, elle s’élève par où on l’abaisse.

Toutes les contrariétés lui tournent en bien ; et en laissant faire ses ennemis, elle en tire un service continuel et si suffisant, que tout ce qu’elle doit craindre, c’est de se mettre elle-même de la partie, et de travailler à un ouvrage dont Dieu veut être le principe, dont ses ennemis sont les instruments, et où elle n’a rien à faire qu’à voir en paix ce que Dieu fait, et à suivre avec simplicité les attraits qu’il lui donne.