Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
2 Novembre 2011 Parole du jour
Altruisme
Il y a de la joie chez les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se convertit.
Luc 15, 10
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De tout leur être, les anges sont serviteurs et messagers de Dieu. Parce qu’ils contemplent " constamment la face de mon Père qui est aux cieux " (Mt 18, 10), ils sont " les ouvriers de sa parole, attentifs au son de sa parole " (Ps 103, 20). (CEC 329). Il y a donc dans les anges les mêmes sentiments qui sont en Dieu. Quand Jésus dit : « Il y a de la joie chez les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se convertit » cela signifie que Dieu souhaite ardemment voir le plus grand nombre possible joindre les rangs des élus, que son Royaume n’est pas exclusif, réservé à un nombre restreint de privilégiés, mais inclusif, cherchant à y rassembler quiconque démontre un minimum de bonne volonté, fut-il un employé de la dernière heure (Mt 20, 1-16).
À priori, Dieu n’exclut personne de son Royaume. Pourquoi alors tous ne sont-ils pas sauvés ? Comment expliquer que beaucoup sont appelés, mais peu sont élus (Mt 22, 14) ? Parce que nous refusons en paroles et en actes le salut offert généreusement et gratuitement par Dieu. Aux premiers rangs de ceux qui s’excluent, se trouvent les riches : « il est plus facile à un chameau de passer par un trou d'aiguille qu'à un riche d'entrer dans le Royaume de Dieu! » (Lc 18, 25). Nombreux sont les pièges qui les guettent, dont celui de s’attacher davantage aux biens de ce monde qu’à Dieu, le principal demeurant, à mon avis, tout habitués qu’ils sont de payer pour satisfaire leurs moindres désirs, de penser se « mériter » le salut par leurs dons et leurs œuvres. Revendiquer un mérite quelconque dans l’ordre du salut, c’est refuser, dans les faits, le Royaume qui est pure gratuité de Dieu. L’homme le plus riche se dépouillerait-il de tous ses biens pour les pauvres qu’il ne mériterait rien dans l’ordre spirituel car un tel geste ne ferait que satisfaire les exigences de la justice, les biens ayant été mis à notre disposition par Dieu pour le bénéfice du plus grand nombre. Les riches en biens spirituels doivent prendre doublement garde de ne pas tomber dans le piège de penser « se mériter » le Royaume : « Beaucoup me diront en ce jour-là: Seigneur, Seigneur, n'est-ce pas en ton nom que nous avons prophétisé? En ton nom que nous avons chassé les démons? En ton nom que nous avons fait bien des miracles? Alors je leur dirai en face: Jamais je ne vous ai connus; écartez-vous de moi, vous qui commettez l'iniquité » (Mt 7, 22-23).
Peut-être te demandes-tu comme ceux qui écoutaient Jésus : « Et qui peut être sauvé? » Vois la réponse de Jésus : « Ce qui est impossible pour les hommes est possible pour Dieu » (Lc 18, 26-27). Il est impossible de se sauver soi-même. Le salut est un don gratuit de Dieu qui s’obtient en l’accueillant comme un cadeau auquel nous n’avons aucunement droit et en montrant la reconnaissance qui est conséquente à l’accueil d’un tel présent, à savoir adopter une conduite susceptible de plaire au Donateur notamment celle de se montrer généreux envers les autres comme lui-même l’est envers nous (à un niveau plus élevé, avec lequel nous ne pourrons jamais rivaliser) en leur pardonnant les fautes commises à notre égard.
Le Royaume est tellement peu exclusif « qu'il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de conversion » (Lc 15, 7). C’est l’expansion du Royaume qui provoque la joie, le désir de Dieu étant de donner, de Se donner au plus grand nombre possible. Le corolaire pour nous qui avons à L’imiter, « Vous donc, soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait » (Mt 5, 48), est que nous ne devons pas vivre égoïstement pour nous-mêmes tel que mentionné par l’apôtre Paul : « Frères, aucun d’entre nous ne vit pour soi-même, et aucun ne meurt pour soi-même : si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur et pour les autres ; si nous mourons, nous mourons pour le Seigneur et pour les autres » (Rm 14, 7-8), à l’image du Christ : « C'est ainsi que le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour une multitude » (Mt 20, 28).