Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
3 Novembre 2011 Parole du jour
Gérant trompeur
Un homme riche avait un gérant qui lui fut dénoncé parce qu'il gaspillait ses biens. Il le convoqua et lui dit : 'Qu'est-ce que j'entends dire de toi ? Rends-moi les comptes de ta gestion, car désormais tu ne pourras plus gérer mes affaires. 'Le gérant pensa : 'Que vais-je faire, puisque mon maître me retire la gérance ? Travailler la terre ? Je n'ai pas la force. Mendier ? J'aurais honte. Je sais ce que je vais faire, pour qu'une fois renvoyé de ma gérance, je trouve des gens pour m'accueillir. 'Il fit alors venir, un par un, ceux qui avaient des dettes envers son maître. Il demanda au premier : 'Combien dois-tu à mon maître ? - Cent barils d'huile. ' Le gérant lui dit : 'Voici ton reçu ; vite, assieds-toi et écris cinquante. ' Puis il demanda à un autre : 'Et toi, combien dois-tu ? - Cent sacs de blé. ' Le gérant lui dit : 'Voici ton reçu, écris quatre-vingts. 'Ce gérant trompeur, le maître fit son éloge : effectivement, il s'était montré habile, car les fils de ce monde sont plus habiles entre eux que les fils de la lumière.
Luc 16, 1-8
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Le gérant trompeur qui gaspille les biens du Maître c’est moi, c’est toi, c’est nous tous ensemble. Qui en effet peut prétendre administrer les biens et talents qui lui sont confiés par Dieu en fidéicommis pour l’usage du plus grand nombre sans succomber à la tentation de s’en approprier à ses fins propres et celles de ses proches ou encore sans en gaspiller par sa négligence (surtout dans l’ordre spirituel où nous oublions d’intercéder pour autrui, notamment lorsque l’autre nous est opposé, ordre où nous ne nous préoccupons pas bien souvent de recueillir les grâces disponibles, en autres celles liées à la fréquentation des sacrements) ?
Que fait le gérant trompeur ? Il remet une partie des dettes des débiteurs de son maître de façon à pouvoir compter sur leur aide lorsqu’il sera démis de ses fonctions. À nous aussi, il nous est donné de faire de même. En pardonnant aux autres les torts qu’ils nous ont causés, nous effaçons une partie de la dette qu’ils ont contractée envers Dieu car « dans la mesure où vous l'avez fait à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait… dans la mesure où vous ne l'avez pas fait à l'un de ces plus petits, à moi non plus vous ne l'avez pas fait » (Mt 25, 40.45). Ainsi, non seulement pourrons-nous compter sur le poids de ceux que nous aurons pardonnés pour faire pencher la balance de la justice divine en notre faveur lorsque sonnera l’heure de la reddition des comptes mais aussi sur la miséricorde divine elle-même: « Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde » (Mt 5, 7) et sur la promesse de Jésus : « Il lui sera beaucoup pardonné, car elle a beaucoup aimé » (Lc 7, 47). Saurons-nous nous montrer aussi habiles que les fils de ce monde ?