Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
19 Février 2013 Parole du jour
Demande de signes
Cette génération est une génération mauvaise : elle demande un signe, mais en fait de signe, il ne lui sera donné que celui de Jonas. Car Jonas a été un signe pour les habitants de Ninive ; il en sera de même avec le Fils de l'homme pour cette génération.
Luc 11, 29-30
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S’il y a une chose qui déplaît à Dieu en sus du péché, c’est que nous Lui demandions des signes, que nous conditionnions notre adhésion à Lui à ce qu’Il manifeste sa présence d’une manière qui ne laisse pas ou peu de doutes quant à son existence. Il est d’ailleurs significatif que deux des trois tentations de Jésus au désert ait pour objet la manifestation de sa divinité : « Si tu es Fils de Dieu, dis à cette pierre qu'elle devienne du pain… Si tu es Fils de Dieu, jette-toi d'ici en bas; car il est écrit: Il donnera pour toi des ordres à ses anges, afin qu'ils te gardent. Et encore: Sur leurs mains, ils te porteront, de peur que tu ne heurtes du pied quelque pierre » (Lc 4, 3.9-11).
La volonté de Dieu c’est que nous le connaissions et l’aimions dans l’obscurité de la foi. Il se garde de révéler sa présence de façon trop manifeste afin de préserver notre libre arbitre, notre capacité d’adhérer à Lui et de L’aimer sans contrainte. Qui aurait la claire vision de Dieu n’aurait d’autre choix que de Le servir, enlevant à la relation le caractère de gratuité essentiel à l’amour. Or Dieu quémande notre amour…
Demander des signes, c’est refuser de vivre dans l’obscurité de la foi, c’est faire opposition à la volonté de Dieu, nous ranger dans le camp de ses opposants. Que nous vivions de périodes d’ombre où nous succombons à la tentation de demander des signes est tout à fait normal. Cela est même arrivé à un des apôtres : « Or, l'un des Douze, Thomas (dont le nom signifie : Jumeau) n'était pas avec eux quand Jésus était venu. Les autres disciples lui disaient : « Nous avons vu le Seigneur ! » Mais il leur déclara : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt à l'endroit des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! » Huit jours plus tard, les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison, et Thomas était avec eux. Jésus vient, alors que les portes étaient verrouillées, et il était là au milieu d'eux. Il dit : « La paix soit avec vous ! » Puis il dit à Thomas : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d'être incrédule, sois croyant. » Thomas lui dit alors : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Jésus lui dit : « Parce que tu m'as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. » (Jn 20, 24-29). L’important est que Thomas n’ait pas persévéré à conditionner sa foi en la résurrection au fait de voir et de toucher les signes visibles de la Passion mais ait reconnu son erreur. D’ailleurs, face au signe de Jonas, il s’empresse d’aller beaucoup plus loin et confesse la divinité du ressuscité : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » D’incrédule en l’événement de la résurrection, il devient le premier à confesser la divinité du ressuscité. Il obéit immédiatement à la demande de Jésus : « cesse d'être incrédule, sois croyant ». Dans les moments de doute, plutôt que de demander des signes, implorons par la prière le secours de la grâce pour soutenir notre foi vacillante. Dieu ne saurait refuser une demande susceptible de Lui plaire.
Il faut noter que c’est la demande de signes qui constitue un refus de croire, qui est à proscrire, non pas toute demande de signes. S'il y a un type de demande de signes à éviter, il y a en plein qui sont légitimes telles l’enfant qui crie à son Père sa détresse ou encore celui qui demande des lumières pour discerner la volonté de son Père sur lui ou dans les événements... La légitimité de la demande de signes repose dans l'intention du demandeur. À nous de voir quelles sont nos intentions lorsque nous demandons des signes !