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Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui

Désinstallation

 

 

Désinstallation

 

En ces jours-là, parut un édit de l'empereur Auguste, ordonnant de recenser toute la terre - ce premier recensement eut lieu lorsque Quirinius était gouverneur de Syrie. - Et chacun allait se faire inscrire dans sa ville d'origine. Joseph, lui aussi, quitta la ville de Nazareth en Galilée, pour monter en Judée, à la ville de David appelée Bethléem, car il était de la maison et de la descendance de David. Il venait se faire inscrire avec Marie, son épouse, qui était enceinte. Or, pendant qu'ils étaient là, arrivèrent les jours où elle devait enfanter. Et elle mit au monde son fils premier-né ; elle l'emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n'y avait pas de place pour eux dans la salle commune.

 

Luc 2, 1-7

 

 

Dans ma carrière professionnelle, j’ai constaté qu’il arrive un moment où après avoir occupé une position un certain temps, je devenais confortable dans celle-ci. Pour diverses raisons, dont le fait d’avoir implanté mes idées pouvant avoir le plus grand impact bénéfique sur l’entreprise qui m’employait ou celui de finir par ne plus voir les problèmes étant aveuglé par l’habitude de les avoir constamment sous les yeux, il arrivait un moment où je retirais plus de mon travail que je n’avais l’impression de contribuer au bien commun. Dans un même temps, l’installation dans ce confort me rendait peu à peu « incompétent » à me trouver un autre emploi ailleurs car je devenais moins alerte, je m’encrassais dans certaines habitudes et mon apprentissage diminuait au rythme de ma contribution, c’est-à-dire qu’il tendait à devenir marginal lui aussi. Me rendant compte des dangers de l’installation, j’ai toujours veillé au cours de ma carrière à changer d’emploi lorsque je pressentais qu’une telle situation était sur le point de se produire tant par désir de contribuer de façon significative au bien commun que de préserver mon « employabilité ».

 

Les mêmes dangers de paralysie guettent ceux qui seraient tentés de s’installer dans la vie spirituelle, de jouir égoïstement des grâces reçues plutôt que de chercher à en acquérir d’autres pour le bénéfice du plus grand nombre ou, à défaut de recevoir plus, de s’efforcer d’élargir le nombre de ceux qui pourraient bénéficier de ces dons. Pour celui qui  cherche à se soumettre à la volonté divine, une telle situation se produit rarement, Dieu permettant ou provoquant Lui-même des événements qui, comme pour Marie, obligeront le croyant à se désinstaller, à se sortir de sa zone de confort pour avancer au large (Lc 5, 4) dans l’inconnu, comme Jésus invite Simon Pierre à le faire. Si les événements nous contraignent à de douloureux arrachements, ne craignons rien, Dieu a un plan pour nous y faire avancer et les autres avec nous. Tournons notre regard vers Marie, mère de Jésus, qui a dû prendre la route alors que sa grossesse était avancée et qui a dû se remettre en marche peu de temps après afin de s’exiler en Égypte pour s’éloigner des dangers qui menaçaient la vie de l’enfant. Demandons à Marie à Noël qu’elle intercède pour que nous obtenions la grâce de pouvoir lire les signes des temps (Mt 16, 3) qui nous indiqueront qu’il nous faut bouger et la force nécessaire pour le faire, pour combattre l’inertie, qui nous incline à demeurer en place, et se mettre en marche en dépit des inconvénients que cela occasionnera.

 

Joyeux Noël à toutes et à tous !

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