Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
17 Août 2012 Parole du jour
Éloge de la petitesse
On présenta des enfants à Jésus pour qu'il leur impose les mains en priant. Mais les disciples les écartaient vivement. Jésus leur dit : « Laissez les enfants, ne les empêchez pas de venir à moi, car le Royaume des cieux est à ceux qui leur ressemblent. » Il leur imposa les mains, puis il partit de là.
Matthieu 19, 13-15
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Qu’ont donc les enfants qui permette à ceux qui leur ressemblent d’aspirer à entrer dans le Royaume des cieux ? Quelle connaissance ont-ils qui vient à se perdre alors qu’ils progressent vers l’âge adulte ? La conscience de leur petitesse ! Les enfants savent ne rien savoir, ou si peu ! Conscient de leurs limites, ils font totalement confiance à leurs parents. Aimés gratuitement, ils aiment à leur tour généreusement sans attendre de retour. Dieu n’attend rien d’autre de nous que l’attitude du petit enfant envers ses parents. Thérèse de Lisieux, par sa petite voie, est l’une de ceux qui ont le mieux compris ce que Dieu attend de nous et, pour cette raison, a été élevée au rang de docteur de l’Église :
Vous le savez, ma Mère, mon désir a toujours été de devenir sainte; mais hélas ! j'ai toujours constaté, lorsque je me suis comparée aux saints, qu'il existe entre eux et moi la même différence que nous voyons dans la nature entre une montagne dont le sommet se perd dans les nuages, et le grain de sable obscur foulé sous les pieds des passants.
Au lieu de me décourager, je me suis dit : « Le bon Dieu ne saurait inspirer des désirs irréalisables; je puis donc, malgré ma petitesse, aspirer à la sainteté. Me grandir, c'est impossible ! Je dois me supporter telle que je suis, avec mes imperfections sans nombre; mais je veux chercher le moyen d'aller au ciel par une petite voie bien droite, bien courte, une petite voie toute nouvelle. Nous sommes dans un siècle d'inventions maintenant ce n'est plus la peine de gravir les marches d'un escalier ; chez les riches, un ascenseur le remplace avantageusement. Moi, je voudrais aussi trouver un ascenseur pour m'élever jusqu'à Jésus; car je suis trop petite pour gravir le rude escalier de la perfection. »
Alors j'ai demandé aux Livres saints l'indication de l'ascenseur, objet de mon désir; et j'ai lu ces mots sortis de la bouche même de la Sagesse éternelle : « Si quelqu'un est TOUT PETIT, qu'il vienne à moi (Pr 9, 4). » Je me suis donc approchée de Dieu, devinant bien que j'avais découvert ce que je cherchais; voulant savoir encore ce qu'il ferait au tout petit, j'ai continué mes recherches et voici ce que j'ai trouvé : « Comme une mère caresse son enfant, ainsi je vous consolerai, je vous porterai sur mon sein, et je vous balancerai sur mes genoux (Is 66,13). »
Ah ! jamais paroles plus tendres, plus mélodieuses ne sont venues réjouir mon âme. L'ascenseur qui doit m'élever jusqu'au ciel, ce sont vos bras, ô Jésus ! Pour cela je n'ai pas besoin de grandir, il faut au contraire que je resté petite, que je le devienne de plus en plus. Ô mon Dieu, vous avez dépassé mon attente, et moi je veux chanter vos miséricordes ! Vous m'avez, instruite dès ma jeunesse, et jusqu'à présent j'ai annoncé vos merveilles; je continuerai de les publier dans l'âge le plus avancé (Ps 70, 18). (Manuscrit C).