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Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui

Éloge funèbre

 

Éloge funèbre

 

David a été mis à part entre les fils d'Israël… Il invoqua le Seigneur Très-Haut qui a mis dans sa main la vigueur pour supprimer le puissant guerrier et relever la force de son peuple… Dans tout ce qu'il a fait, il a célébré la louange du Saint, du Très-Haut, en proclamant sa gloire. De tout son cœur, il a chanté les psaumes, il a aimé son Créateur… Le Seigneur a pardonné les péchés de David, il a pour toujours exalté sa force, il a fondé sur lui l'Alliance avec les rois, le trône de gloire d'Israël.

 

Siracide 47, 2.5.8.11

 

 

Au début du chapitre 47, Siracide fait le bilan de la vie de David en ce qui s’apparente à un éloge funèbre. Il ne retient que les bons coups de David. S’il mentionne les péchés de David, c’est pour spécifier que le Seigneur les lui a pardonnés, la preuve de ce pardon résidant dans la promesse qui lui a été faite par Dieu qu’il affermirait sa royauté et que le Messie serait issu de sa descendance (2 S 7, 11-16).

 

Il se trouve des personnes que les éloges funèbres indisposent. Cela leur déplaît grandement qu’on ne retienne que les bons coups du disparu et que l’on passe sous silence ses gestes moins glorieux. Elles voient là un manquement à la justice et prêtent l’intention à ceux qui se livrent à une telle pratique de vouloir se substituer au jugement de Dieu et de vouloir faire des saints de personnes ordinaires et imparfaites. Je ne partage pas ce point de vue. Pourquoi passerions-nous sous silence ce qu’une personne a fait de bien durant son existence alors que cela est susceptible d’en inciter quelques uns dans l’auditoire à vouloir prendre le relais et à imiter ce qui, dans son comportement, est digne d’être reproduit ? La personne décédée ne continuera-t-elle pas à être présente de quelque manière parmi nous par l’entremise de ceux qui, inspirée par elle, continueront ses bonnes œuvres ? La communion des saints ne se réalise-t-elle pas quelque peu de cette façon ? Siracide, dans un texte sacré, ne fait-il pas un éloge de David exempt de reproches en dépit des imperfections de ce dernier ? Pourquoi Siracide aurait-il retenu des péchés que le Seigneur a pardonnés à David ? À celui qui s’interrogerait sur la raison de la clémence de Dieu envers David, la réponse me paraît se trouver tout juste avant : De tout son cœur, il a aimé son Créateur. L’amour ne couvre-t-il pas une multitude de fautes (1 P 4, 8) ? Je crois enfin que de faire mémoire des bons coups d’un mort en passant sous silence ses erreurs constitue une façon de lui pardonner les préjudices qu’il nous a fait subir en raison des ses faiblesses et de lui faciliter lui faciliter ainsi l’accès au Royaume en vertu de cette parole de Jésus qui, si elle s’applique d’abord aux prêtres et au sacrement de réconciliation, n’en concerne pas moins chacun d’entre nous : « tout ce que vous lierez sur la terre sera tenu au ciel pour lié, et tout ce que vous délierez sur la terre sera tenu au ciel pour délié » (Mt 18, 18). Mieux encore, la clémence manifestée revient sur ceux qui en ont fait preuve et leur ouvre à leur tour les portes du salut : « Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde » (Mt 5, 7).

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