Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
14 Juillet 2012 Parole du jour
Envoyés
Amazias, prêtre de Béthel, dit au prophète Amos : « Va-t’en d’ici avec tes visions, enfuis-toi au pays de Juda ; c’est là-bas que tu pourras gagner ta vie en faisant ton métier de prophète. Mais ici, à Béthel, arrête de prophétiser ; car c'est un sanctuaire royal, un temple du royaume. » Amos répondit à Amazias : «Je n'étais pas prophète ni fils de prophète ; j'étais bouvier, et je soignais les figuiers. Mais le Seigneur m'a saisi quand j'étais derrière le troupeau, et c'est lui qui m'a dit : 'Va, tu seras prophète pour mon peuple Israël. '
Amos 7, 12-15
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On ne choisit pas de devenir porte-parole de Dieu. C’est un appel auquel on répond. À Amazias qui l’invite à gagner sa vie et à prophétiser ailleurs qu’en Israël après qu’il eut rapporté des paroles dures de Dieu à l’encontre de son peuple et de son roi, Amos rétorque qu’il n’avait pas besoin de prophétiser et qu’il gagnait bien sa vie autrement mais que c’est Dieu qui l’a choisi et envoyé et lui a demandé spécifiquement de rapporter ses paroles à Israël.
Après avoir connu lui aussi le rejet par les siens, « Un prophète n'est méprisé que dans sa patrie, dans sa parenté et dans sa maison » (Mc 6, 4), Jésus envoie à son tour les disciples proclamer la bonne nouvelle du Salut dans un dénuement semblable au sien (le Fils de l'homme, lui, n'a pas où poser la tête (Lc 9, 58)) : Jésus appelle les Douze, et pour la première fois il les envoie deux par deux. Il leur donnait pouvoir sur les esprits mauvais, et il leur prescrivit de ne rien emporter pour la route, si ce n'est un bâton ; de n'avoir ni pain, ni sac, ni pièces de monnaie dans leur ceinture. (Mc 6, 7-8), de n’être « armés » que de la Parole de Dieu. Cette Parole dérange car elle invite à se remettre en question, à changer notre mode de vie : « Étant partis, ils prêchèrent qu'on se repentît » (Mc 6, 12). Cette Parole est également efficace car elle manifeste de façon tangible le Salut qu’elle promet dans l’au-delà : « et ils chassaient beaucoup de démons et faisaient des onctions d'huile à de nombreux infirmes et les guérissaient » (Mc 6, 13).
Dieu nous a aimés le premier (1 Jn 4, 19). C’est Lui qui choisit, qui appelle et qui envoie. Toute action de notre part, soit-elle conforme à sa Volonté, ne sera toujours que réponse à son amour prévenant. Cette initiative de Dieu, l’Apôtre l’exprime ainsi : « Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ. En lui, il nous a choisis avant la création du monde, pour que nous soyons, dans l'amour, saints et irréprochables sous son regard. Il nous a d'avance destinés à devenir pour lui des fils par Jésus Christ. » (Ép 1, 3-5). Nous envoie-t-il, qu’il ne nous envoie pas seuls : « vous avez reçu la marque de l'Esprit Saint. Et l'Esprit que Dieu avait promis, c'est la première avance qu'il nous a faite sur l'héritage dont nous prendrons possession au jour de la délivrance finale, à la louange de sa gloire » (Ép 1, 13-14). C’est cet Esprit qui féconde nos paroles et nos actes et nous remplit de la puissance d’en-haut comme il l’a fait pour Jésus Christ. C’est cet Esprit qui nous rend aptes à répondre à l’appel reçu, à nous laisser envoyer en « mission ».