Foi et pardon

Jésus demande de toujours pardonner à ceux qui commettent des fautes contre nous et les disciples répondent : « Augmente en nous la foi ! » Quel est le rapport ? Que signifie ce commentaire qui en apparence n’a rien à voir avec la demande de Jésus ?

Il n’est pas facile de pardonner, c’est difficile, très difficile voire même au-delà de nos forces en certaines circonstances où l’offense nous a profondément blessés. Le pardon est un attribut divin. S’agit-il du pardon des péchés que les contemporains de Jésus reconnaissaient là, à juste titre, une prérogative divine : « Qui peut pardonner les péchés, sinon Dieu seul ? » (Lc 5, 21).

Quand les apôtres demandent à Jésus « Augmente en nous la foi ! », ils reconnaissent leur incapacité à se conformer à la demande de Jésus de pardonner sans relâche de leur propre chef. Aussi, demandent-ils à Dieu de leur en donner la force, force qu’ils savent provenir de la foi.

Le croyant reconnaît la primauté de Dieu en toutes choses et plus spécifiquement dans le domaine de l’amour : « Quant à nous, aimons, puisque lui nous a aimés le premier » (1 Jn 4, 19). Dieu nous aime en raison de sa bonté, non parce que nous sommes bons ! Une femme est-elle sans pitié pour le fils de ses entrailles ? (Is 49, 15). Une mère excuse tout, croit tout, espère tout, supporte tout (1 Co, 13, 7) parce qu’elle aime inconditionnellement son enfant. Si nous, qui sommes faillibles, savons nous montrer indulgents envers nos enfants, combien plus Dieu qui est Amour nous pardonne-t-il nos offenses en vertu de son infinie miséricorde et est-Il capable de nous communiquer la force d’en faire autant !

Éprouvons-nous toujours de la difficulté à pardonner que nous devons considérer les bienfaits reçus de Dieu et l’ingratitude que nous Lui avons démontrée en retour par nos péchés. Considérons également le nombre et l’importance des offenses que nous avons commises envers Dieu, qui nous a toujours pardonnés, comparativement à celles moins importantes, en nombre et en qualité, qui ont été commises à notre égard. Cela devrait faciliter le pardon qu’il nous coûte tant d’accorder. Si rien n’y fait et que la rancune semble indélogeable de notre cœur, demandons à Dieu dans le sacrement du pardon de venir pardonner en nous ce qui se révèle au-delà de nos capacités. Voilà une demande à laquelle Il ne peut s’objecter. C’est infaillible !