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Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui

Heureux... malheureux

 

Qui perd gagne

 

Heureux, vous les pauvres… vous qui avez faim… vous qui pleurez… êtes-vous quand les hommes vous haïssent et vous repoussent…

 

Malheureux, vous les riches… vous qui êtes repus… vous qui riez… êtes-vous quand tous les hommes disent du bien de vous…

 

Luc 6, 20-26

 

 

The things you own end up owning you.  It's only after you lose everything that you're free to do anything.

 

  David Fincher   (1962-        ), dialogue du film Fight Club

 

Les choses que nous possédons finissent par nous posséder. C’est seulement après avoir tout perdu qu’on est libre de faire n’importe quoi.

 

 

La question se pose : Dieu ferait-il de la discrimination ? Même positive, pratiquée dans des intentions louables, la discrimination en favorise certains au détriment des autres et serait contraire au principe que nous sommes tous égaux devant Dieu, incompatible avec la justice divine.

 

À faire ainsi l’éloge de la souffrance, on pourrait se demander si Dieu n’est pas sadique, s’il ne prend pas plaisir à voir souffrir ses créatures. Il n’en est rien. Dieu veut notre bonheur et Jésus promet d’ailleurs à ceux qui soulageront la souffrance des autres que leur geste ne demeurera pas sans récompense : « Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume qui vous a été préparé depuis la fondation du monde. Car j'ai eu faim et vous m'avez donné à manger, j'ai eu soif et vous m'avez donné à boire, j'étais un étranger et vous m'avez accueilli, nu et vous m'avez vêtu, malade et vous m'avez visité, prisonnier et vous êtes venus me voir. En vérité je vous le dis, dans la mesure où vous l'avez fait à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait » (Mt 25, 34-36.40).

 

Pourquoi alors cette série de bénédictions envers ceux qui souffrent en raison de diverses privations et cette série de malédictions envers ceux qui possèdent ? La raison est qu’il est bien difficile de posséder sans devenir au service de ce que nous possédons comme le dit avec fort d’à-propos David Fincher. Qui a de grands biens travaille à les protéger et même à faire croître son patrimoine, qui est beau s’efforce de le demeurer, qui jouit d’une bonne réputation fait tout pour la conserver. Inversement, celui qui n’a rien ou a tout perdu n’est au service d’aucun acquis et jouit d’une liberté totale. Cela est totalement compatible avec une autre déclaration de Jésus : « Nul ne peut servir deux maîtres: ou il haïra l'un et aimera l'autre, ou il s'attachera à l'un et méprisera l'autre. Vous ne pouvez servir Dieu et l'Argent » (Mt 6, 24). Dans la même veine, il faut noter que si ceux qui sont dépossédés ont un avantage car ils n’ont pas à se mettre au service des choses de monde n’ayant rien à protéger, le fait de désirer ardemment ce qui leur manque, d’être prêt à tout pour se le procurer, les rends tout aussi esclaves que ceux qui en jouissent et risque tout autant de les priver de la vie éternelle.

 

Où est le salut alors ? Dans le détachement des choses de ce monde. Que celui qui a mette ce qu’il possède au service du bien commun plutôt que de se mettre au service de ce qu’il croit posséder. Quant à celui qui n’a pas, qu’il prenne garde d’envier celui qui possède et qu’il fasse au mieux avec le peu qui est son lot à l’image de la pauvre veuve dont la récompense sera grande pour n’avoir pourtant mis que deux misérables piécettes dans le trésor du Temple (Lc 21, 2-4).

 

C’est à ce détachement qu’appelle l’apôtre Paul : « Recherchez donc les réalités d’en haut : c’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu. Tendez vers les réalités d'en haut, et non pas vers celles de la terre… Faites donc mourir en vous ce qui appartient encore à la terre… Plus de mensonge entre vous ; débarrassez-vous des agissements de l'homme ancien qui est en vous, et revêtez l'homme nouveau, celui que le Créateur refait toujours neuf à son image pour le conduire à la vraie connaissance. Alors, il n'y a plus de Grec et de Juif, d'Israélite et de païen, il n'y a pas de barbare, de sauvage, d'esclave, d'homme libre, il n'y a que le Christ : en tous, il est tout » (Col 3, 1-11) et ailleurs : « Je vous dis ceci, frères : le temps fuit. Eh bien : que ceux qui ont une femme soient comme s’ils n’en avaient pas ; que ceux qui pleurent soient comme s’ils ne pleuraient pas ; et ceux qui se réjouissent, comme s’ils ne se réjouissaient pas ; et ceux qui achètent, comme s’ils ne possédaient pas ; et ceux qui usent de ce monde, comme s’ils n’en profitaient pas. Car la figure de ce monde passe » (1 Co 7, 29-33).

 

Je terminerai avec cette histoire qui m’est chère de ce riche industriel qui souhaitait se départir de sa fortune pour se conformer à sa perception du message évangélique et qui était allé voir une personne réputée pour sa sainteté pour le conseiller sur la meilleure façon d’en disposer et qui s’était fait répondre avec une grande sagesse qu’il était préférable de construire de nouvelles usines pour combattre le chômage endémique qui affectait la région.

 

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