Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
23 Avril 2012 Parole du jour
Incrédulité
Après la multiplication des pains, la foule dit à Jésus : " Quel signe vas-tu accomplir pour que nous puissions le voir, et te croire? Quelle œuvre vas-tu faire? Au désert, nos pères ont mangé la manne ; comme dit l'Écriture : Il leur a donné à manger le pain venu du ciel. » Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : ce n'est pas Moïse qui vous a donné le pain venu du ciel ; c'est mon Père qui vous donne le vrai pain venu du ciel. Le pain de Dieu, c'est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde. » Ils lui dirent alors : « Seigneur, donne-nous de ce pain-là, toujours. » Jésus leur répondit : « Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n'aura plus jamais faim ; celui qui croit en moi n'aura plus jamais soif.
Jean 6, 30-35
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Jésus vient de multiplier les pains et pourtant la foule réclame un signe additionnel pour le croire. Comme le dit le proverbe : il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. Cette difficulté des hommes à reconnaître et accueillir Dieu dans leur vie, Étienne l’exprime comme suit tout juste avant de mourir : « Hommes à la tête dure, votre cœur et vos oreilles ne veulent pas connaître l'Alliance : depuis toujours vous résistez à l'Esprit Saint » (Ac 7, 51). De fait, il ne peut y avoir de signe indéniable de la présence et de l’existence de Dieu car l’homme est appelé à vivre de foi lors de son séjour terrestre et qu’on ne peut plus parler de foi dès que l’on a vu, ce que Dieu a formulé ainsi à Moïse qui avait exprimé le désir de Le voir : « tu ne peux pas voir ma face, car l'homme ne peut me voir et vivre » (Ex 33, 20). Ainsi, par une limite qu’Il s’est Lui-même imposée parce qu’il désire préserver la liberté des hommes de l’aimer ou non, Dieu se manifeste-t-il aux hommes par le moyen de signes. Comme le signe, même s’il vient de Dieu, n’est qu’une représentation imparfaite de ce qu’il est censé représenter, il est toujours possible de douter et même de nier la réalité qu’il exprime.
À ceux qui réclamaient des signes additionnels, Jésus a répondu qu’il était lui-même Le Signe. Luc rapporte que Jésus a dit que le signe le plus manifeste qui serait donné à ses contemporains serait le signe de Jonas (Lc 11, 29-32), c’est-à-dire le signe de sa résurrection. Comme Jésus n’est pas venu abolir mais accomplir la Loi et les Prophètes (Mt 5, 17), Jean nous dit, pour sa part, qu’il remplace le pain de la manne donné aux pères dans le désert, par le pain eucharistique dans lequel Il se rend présent, pain destiné non pas à rassasier le corps mais l’âme en recherche de Dieu. D’un phénomène limité à une situation particulière dans l’histoire, Jésus nous lègue un signe permanent de la présence de Dieu: le vrai pain venu du ciel qui donne la vie au monde, non pas une vie charnelle mais spirituelle. Mais l’incrédule, lui, ne continue qu’à y voir qu’un vulgaire bout de pain ou, au mieux, un symbole de la présence de Dieu alors que le croyant y voit et y accueille la Présence Réelle du Christ conformément aux paroles de Celui-ci.