Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
5 Juillet 2012 Parole du jour
Intransigeance
« Pourquoi votre maître mange-t-il avec les publicains et les pécheurs ? » Jésus, qui avait entendu, déclara : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. Allez apprendre ce que veut dire cette parole : C'est la miséricorde que je désire, et non les sacrifices. Car je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs. »
Matthieu 9, 11-13
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Nous sommes d’autant plus intransigeants envers les autres que nous nous pensons nous-mêmes « corrects », au-dessus de tout reproche, et faisons tout pour le demeurer. Forts de notre apparente perfection, nous n’hésitons pas à nous poser en modèles, à faire sentir aux autres à quel point ils nous sont inférieurs, à exiger d’eux bien souvent plus qu’ils ne sont capables d’accomplir, à les mépriser et les humilier. Sommes-nous au surplus spirituels que nous nous rangeons alors dans le camp du pharisien qui « priait » ainsi Dieu : « Mon Dieu, je te rends grâce parce que je ne suis pas comme les autres hommes : voleurs, injustes, adultères, ou encore comme ce publicain. Je jeûne deux fois par semaine et je verse le dixième de tout ce que je gagne » (Lc 18, 11-12).
Serait-ce là notre situation, que nous avons tout intérêt à méditer les paroles de Jésus citées plus haut : Ce ne sont pas les gens bien portants (ou ceux qui se croient tels) qui ont besoin du médecin, mais les malades. Je suis venu appeler non pas les justes (ou ceux qui se croient tels), mais les pécheurs. Celui qui ne se fie pas sur sa forme physique apparente et consulte le médecin pour un examen annuel de routine s’évite parfois des problèmes bien pires encore par le dépistage précoce d’un mal qui le ronge à son insu. Celui qui reconnaît humblement ses imperfections n’hésite pas à recourir à l’aide des autres et de Dieu et surtout évite de se poser en juge des autres, « Que celui d'entre vous qui n'a jamais péché lui jette la première pierre » (Jn 8, 7), et, pire, en guide non sollicité : « Un aveugle peut-il guider un autre aveugle ? Ne tomberont-ils pas tous deux dans un trou ? » (Lc 6, 39).
C'est la miséricorde que je désire, et non les sacrifices. L’amour seul importe, le reste, ce que nous pouvons dire ou faire, n’est que vanité : « Vanité des vanités, tout est vanité » (Qo 1, 2). L’amour commence par la miséricorde, par se montrer indulgents envers les autres, par supporter patiemment leurs imperfections ne serait-ce que parce qu’au-delà des apparences nous ne valons guère mieux ou même moins qu’eux et que nous devrons nous prévaloir de cette même miséricorde au jour du jugement : « Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde » (Mt 5, 7). N’oublions pas que du pharisien, dont il est question ci-haut, et du publicain, ce dernier descendit chez lui justifié, l'autre non (Lc 18, 15). L’orgueil aveuglant, celui qui est rongé par ce mal non seulement jugera-t-il sévèrement les autres mais poussera-t-il l’audace jusqu’à se faire l’égal de Dieu en portant un jugement sur Lui : « Pourquoi votre maître mange-t-il avec les publicains et les pécheurs ? », ou sur ses Préceptes qu’il « adaptera » au gré de ses convoitises: « Ce peuple m'honore des lèvres; mais leur cœur est loin de moi…Vous mettez de côté le commandement de Dieu pour vous attacher à la tradition des hommes » (Mc 7, 6.8)