Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
2 Mai 2012 Parole du jour
Jamais assez !
Philippe lui dit : « Seigneur, montre-nous le Père ; cela nous suffit. » Jésus lui répond : « Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ! Celui qui m'a vu a vu le Père. Comment peux-tu dire : 'Montre-nous le Père' ? Tu ne crois donc pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ! Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ; mais c'est le Père qui demeure en moi, et qui accomplit ses propres œuvres. Croyez ce que je vous dis : je suis dans le Père, et le Père est en moi ; si vous ne croyez pas ma parole, croyez au moins à cause des œuvres. »
Jean 14, 8-11
|
Nous voyons dans les Évangiles ceux qui se refusent à croire en Jésus demander toujours plus de signes de sa part. Leur requête montre qu’ils sont davantage charnels que spirituels. En effet, c’est le propre de la chair de ne jamais être rassasiée et d’en vouloir toujours davantage. La raison est que nous portons un désir d’infini en nous que le visible et le sensible ne sauront jamais satisfaire. Qui se laisse prendre au jeu devient accroc : l’un à l’argent, l’autre aux plaisirs, un autre encore aux biens spirituels…
Nous penserions qu’une telle attitude se limite à ceux qui s’opposent à Dieu. Eh bien non ! Nous voyons ici Philippe ne demander rien de moins que de voir le Père céleste. Or, comme Moïse avant lui, il se voit opposer une fin de non recevoir. La raison en est fort simple : afin de préserver la capacité d’aimer Dieu librement, l’existence humaine doit se vivre sous la foi. Qui aurait vu Dieu, n’aurait d’autre alternative que de lui rendre le culte qui Lui est dû et passerait du statut d’ami qui se donne librement à celui de serviteur et même d’esclave qui agit sous l’effet de la contrainte qu’exercerait une telle révélation sur lui. Cette impossibilité a été soulignée à Moïse ainsi : « Tu ne peux pas voir ma face, car l'homme ne peut me voir et vivre » (Ex 33, 20).
Afin que ses yeux qui ne peuvent contempler la gloire de Dieu sans mourir puisse voir quelque chose de la divinité, le Verbe, deuxième personne de la Trinité, s’est fait chair et il a habité parmi nous (Jean 1, 14) dans la personne de Jésus, sommet de la Révélation divine, parole ultime du Père : Toute la vie du Christ est Révélation du Père : ses paroles et ses actes, ses silences et ses souffrances, sa manière d’être et de parler. Jésus peut dire : " Qui me voit, voit le Père " (Jn 14, 9), et le Père : " Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; écoutez-le " (Lc 9, 35). Notre Seigneur s’étant fait homme pour accomplir la volonté du Père (cf. He 10, 5-7), les moindres traits de ses mystères nous manifestent " l’amour de Dieu pour nous " (1 Jn 4, 9). (CEC 516). De même que Philippe s’est fait répondre qu’il n’avait qu’à regarder Jésus pour voir le Père, ainsi les contemporains de Jésus qui réclamaient plus de signes se sont fait répondre qu’ils n’auraient d’autre signe que celui de la personne du Christ, de sa vie, de sa mort et de sa résurrection. Cela vaut également pour nous! Nous devons dépasser la satisfaction des sens et vivre de foi pour aspirer à la vie éternelle.