Envoyés

Si Jésus, le Maître, affirme avec force n’être qu’un émissaire du Père céleste, à plus forte raison ses disciples, leurs successeurs et même tous les chrétiens qui se succèdent à travers les âges, doivent-ils être conscients de leur responsabilité d’ambassadeurs du Père céleste et prendre garde à leur conduite comme l’y incite Jésus : « Il est impossible que les scandales n'arrivent pas, mais malheur à celui par qui ils arrivent! Mieux vaudrait pour lui se voir passer autour du cou une pierre à moudre et être jeté à la mer que de scandaliser un seul de ces petits » (Lc 17, 1-2). L’objectif de tout croyant devrait être de transmettre l’image la plus fidèle possible du Père : « Vous donc, soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait » (Mt 5, 48) de sorte que celui qui le voit voit Celui qui l’a envoyé. L’apôtre Paul est conscient de cette responsabilité qui est sienne et nôtre de représenter dignement Dieu : « Chacun de nous rendra compte à Dieu pour soi-même. Finissons-en donc avec ces jugements les uns sur les autres: jugez plutôt qu'il ne faut rien mettre devant votre frère qui le fasse buter ou tomber… Celui en effet qui sert le Christ de la sorte est agréable à Dieu et approuvé des hommes. Poursuivons donc ce qui favorise la paix et l'édification mutuelle » (Rm 14, 12-13.18-19).

Si nous sommes tous des représentants, de fiduciaires de la grâce de Dieu, faut-il prendre garde de mettre foi dans ceux que l’on voit plutôt qu’en Celui qui envoie, Le seul qui ne déçoit pas car Le seul Parfait. Qui met sa foi dans les hommes, qui s’attache plus à eux qu’à Dieu, met sa foi en danger car aussi près de Dieu qu’un homme puisse être, il est toujours sujet à la chute et ceux qui se seront attachés à lui plus qu’à Dieu risquent alors de tomber avec lui. Inversement, est-il important pour celui qui a été gratifié de la grâce de Dieu de souligner son rôle d’émissaire et d’inciter ceux qui seraient tentés de s’attacher à lui de ne s’attacher qu’à Celui qu’il représente. Émissaires ou destinataires, mettons notre foi dans l’Unique qui envoie et incitons les autres à faire de même. Ainsi, éviterons-nous de tomber ou, si par malheur nous devions connaître la chute, d’en entraîner d’autres à notre suite.