L'Esprit parlera en vous

Dans l’hymne du Veni Creator consacré à l’Esprit Saint, le croyant proclame : « Tu mets la parole sur nos lèvres ». De quelle parole s’agit-il ? Celle dont nous avons le plus besoin à ce moment précis, personnellement certes, mais davantage pour nos frères et sœurs dans le Seigneur, les dons de l’Esprit nous étant accordés plus pour le bien commun que notre avantage personnel bien que n’excluant pas ce dernier.

Le témoignage de sa foi se situe tout au haut de la liste du service que doit rendre le croyant à ses semblables. À ce moment, plus qu’en tout autre, avons-nous  besoin de la contribution de l’Esprit de Vérité car les mots demeureront toujours impuissants à décrire le mystère de Dieu à moins que ce dernier ne nous inspire les paroles susceptibles de toucher notre auditoire en révélant quelque chose de Lui en des termes significatifs parce que rattachés à l’expérience concrète de ceux à qui nous nous adressons, ce même Esprit qui donnait puissance et efficacité aux paroles de Jésus : « Et ils étaient frappés de son enseignement, car il parlait avec autorité » (Lc 4, 32).

Besoin dans la détresse et opportunité de témoignage, il y aura là un témoignage pour eux et pour les païens, n’est-ce pas exactement la situation où Jésus nous dit que l’aide de l’Esprit ne nous fera pas défaut ? Quand on vous livrera, ne vous tourmentez pas pour savoir ce que vous direz ni comment vous le direz : ce que vous aurez à dire vous sera donné à cette heure-là. Car ce n'est pas vous qui parlerez, c'est l'Esprit de votre Père qui parlera en vous. L’apôtre Paul a été l’un des premiers à vivre exactement la situation décrite par Jésus : Vous serez traînés devant des gouverneurs et des rois à cause de moi : il y aura là un témoignage pour eux et pour les païens. À Paul emprisonné à cause de son nom, Jésus révèle qu’il tirera un bien du mal qu’il subit, à savoir l’opportunité de témoigner de lui à Rome, point névralgique de l’activité humaine de l’époque : « Courage! De même que tu as rendu témoignage de moi à Jérusalem, ainsi faut-il encore que tu témoignes à Rome » (Ac 23, 11).

Ne sommes-nous pas tout autant dans la détresse devant la douleur d’un frère pour lequel les mots nous manquent pour lui procurer un réconfort quelconque ? Prions alors l’Esprit de nous inspirer les paroles qui sauront faire le plus de bien possible à son cœur blessé. Notre sollicitude à son égard servira de témoignage vivant à notre foi. Dieu ne saurait demeurer insensible à une telle prière selon la promesse de Jésus, besoin et témoignage s’y trouvant présents.