Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
11 Juillet 2012 Parole du jour
Dieu le Père
Parole du Seigneur. J'ai aimé Israël dès son enfance, et, pour le faire sortir d'Égypte, j'ai appelé mon fils. C'est moi qui lui apprenais à marcher, en le soutenant de mes bras, et il n'a pas compris que je venais à son secours. Je le guidais avec humanité, par des liens de tendresse ; je le traitais comme un nourrisson qu'on soulève tout contre sa joue ; je me penchais vers lui pour le faire manger. Mais ils ont refusé de revenir à moi : vais-je les livrer au châtiment ? Non ! Mon cœur se retourne contre moi, et le regret me consume. Je n'agirai pas selon l'ardeur de ma colère, je ne détruirai plus Israël, car je suis Dieu, et non pas homme : au milieu de vous je suis le Dieu saint, et je ne viens pas pour exterminer.
Osée 11, 1-4.8-9
|
Dieu s’est révélé à nous comme un Père. Voici ce qu’en dit le Catéchisme de l’Église catholique aux paragraphes 238 à 240 :
L’invocation de Dieu comme " Père " est connue dans beaucoup de religions. La divinité est souvent considérée comme " père des dieux et des hommes ". En Israël, Dieu est appelé Père en tant que Créateur du monde (cf. Dt 32, 6 ; Ml 2, 10). Dieu est Père plus encore en raison de l’alliance et du don de la Loi à Israël son " fils premier-né " (Ex 4, 22). Il est aussi appelé Père du roi d’Israël (cf. 2 S 7, 14). Il est tout spécialement " le Père des pauvres ", de l’orphelin et de la veuve qui sont sous sa protection aimante (cf. Ps 68, 6).
En désignant Dieu du nom de " Père ", le langage de la foi indique principalement deux aspects : que Dieu est origine première de tout et autorité transcendante et qu’il est en même temps bonté et sollicitude aimante pour tous ses enfants. Cette tendresse parentale de Dieu peut aussi être exprimée par l’image de la maternité (cf. Is 66, 13 ; Ps 131, 2) qui indique davantage l’immanence de Dieu, l’intimité entre Dieu et Sa créature. Le langage de la foi puise ainsi dans l’expérience humaine des parents qui sont d’une certaine façon les premiers représentants de Dieu pour l’homme. Mais cette expérience dit aussi que les parents humains sont faillibles et qu’ils peuvent défigurer le visage de la paternité et de la maternité. Il convient alors de rappeler que Dieu transcende la distinction humaine des sexes. Il n’est ni homme, ni femme, il est Dieu. Il transcende aussi la paternité et la maternité humaines (cf. Ps 27, 10), tout en en étant l’origine et la mesure (cf. Ep 3, 14 ; Is 49, 15) : Personne n’est père comme l’est Dieu.
Jésus a révélé que Dieu est " Père " dans un sens inouï : Il ne l’est pas seulement en tant que Créateur, Il est éternellement Père en relation à son Fils unique, qui éternellement n’est Fils qu’en relation au Père : " Nul ne connaît le Fils si ce n’est le Père, comme nul ne connaît le Père si ce n’est le Fils et celui à qui le Fils veut bien Le révéler " (Mt 11, 27).
Plus qu’un Père, l’Esprit Saint nous le révèle comme un « papa », « Abba », mot qui exprime encore mieux tout l’amour et la tendresse qui nous unissent à Lui : « Et la preuve que vous êtes des fils, c'est que Dieu a envoyé dans nos cœurs l'Esprit de son Fils qui crie: Abba, Père! » (Ga 4, 6), « Aussi bien n'avez-vous pas reçu un esprit d'esclaves pour retomber dans la crainte; vous avez reçu un esprit de fils adoptifs qui nous fait nous écrier: Abba! Père! » (Rm 8, 15). Lorsqu’on parle de la crainte de Dieu qu’il faut avoir, on ne parle pas d’une crainte servile mais d’une crainte filiale, le respect d’un enfant envers son Père. Venons-nous à nous détourner de Lui que sa colère ne s’enflamme pas contre nous mais qu’à l’image du père du fils prodigue (Lc 15, 11-32), Il vient au-devant de nous avec l’espérance que nous retournions vers Lui. Osée exprime ainsi cet amour inconditionnel du Père envers ses enfants : Mais ils ont refusé de revenir à moi : vais-je les livrer au châtiment ? Non ! Mon cœur se retourne contre moi, et le regret me consume. Je n'agirai pas selon l'ardeur de ma colère, je ne détruirai plus Israël, car je suis Dieu, et non pas homme.
Pour certains dont le père selon la chair a failli à sa tâche, l’image du Père se révélera plus un obstacle qu’une aide pour découvrir un Dieu qui est Amour et dans lequel ils peuvent avoir entièrement confiance. L’amour indéfectible de Dieu envers ses enfants va au-delà de l’amour humain qui, lui, est faillible comme le reconnaît Dieu par la bouche d’Isaïe : « Une femme oublie-t-elle son petit enfant, est-elle sans pitié pour le fils de ses entrailles? Même si les femmes oubliaient, moi, je ne t'oublierai pas » (Is 49, 15). Même en reconnaissant ce fait, les blessures découlant d’une relation parentale « inadéquate » demeureront un obstacle dans la vie spirituelle pour découvrir un Dieu Père qui nous aime inconditionnellement. Aussi, ceux qui en sont affligés doivent-ils demander avec insistance à Dieu, par la prière, de venir guérir en eux ce qui a été brisé par un ou des parents qui ne se sont pas montrés à la hauteur du rôle qui leur a été confié, guérison qui les rapprochera instantanément de Lui.