Le service, unique préoccupation de l'ami de Dieu

11 Janvier 2013

Le service, unique préoccupation de l’ami de Dieu

Jésus se rendit en Judée, accompagné de ses disciples ; il y séjourna avec eux, et il baptisait. Jean, de son côté, baptisait à Aïnone, près de Salim, où l'eau était abondante. On venait là pour se faire baptiser. En effet, Jean n'avait pas encore été mis en prison. Or, les disciples de Jean s'étaient mis à discuter avec un Juif à propos des bains de purification. Ils allèrent donc trouver Jean et lui dirent : « Rabbi, celui qui était avec toi de l'autre côté du Jourdain, celui à qui tu as rendu témoignage, le voilà qui baptise, et tous vont à lui ! » Jean répondit : « Un homme ne peut rien s'attribuer, sauf ce qu'il a reçu du Ciel. Vous-mêmes pouvez témoigner que j'ai dit : Je ne suis pas le Messie, je suis celui qui a été envoyé devant lui. L'époux, c'est celui à qui l'épouse appartient ; quant à l'ami de l'époux, il se tient là, il entend la voix de l'époux, et il en est tout joyeux. C'est ma joie, et j'en suis comblé. Lui, il faut qu'il grandisse ; et moi, que je diminue.

Jean 3, 22-30

« Celui à qui tu as rendu témoignage, le voilà qui baptise, et tous vont à lui ! » La scène n’est pas sans en rappeler une autre impliquant un serviteur émérite de Dieu, Moïse : « "Voici Eldad et Médad qui prophétisent dans le camp." Josué, fils de Nûn, qui depuis sa jeunesse servait Moïse, prit la parole et dit: "Moïse, Monseigneur, empêche-les!" Moïse lui répondit: "Serais-tu jaloux pour moi? Ah! puisse tout le peuple de Yahvé être prophète, Yahvé leur donnant son Esprit!" » (Nb 11, 27-29). La réponse de Jean n’est pas moins humble et noble : « Un homme ne peut rien s'attribuer, sauf ce qu'il a reçu du Ciel… Lui, il faut qu'il grandisse ; et moi, que je diminue ».

Le service de Dieu n’est pas un concours de popularité. L’unique préoccupation de l’ami de Dieu devrait être l’expansion du Royaume des cieux, que le plus grand nombre possible parvienne au salut éternel peu importe ce qu’il lui en coûtera. Lui, Jésus et son Royaume, il faut qu'il grandisse ; et moi, que je diminue.

L’un comme l’autre, Moïse et Jean, se conforme totalement à la ligne de conduite proposée par Paul : « Ayez entre vous les mêmes sentiments qui sont dans le Christ Jésus: Lui, de condition divine, ne retint pas jalousement le rang qui l'égalait à Dieu. Mais il s'anéantit lui-même, prenant condition d'esclave » (Ph 2, 5-7) ou similairement de la bouche de Jésus : « Si quelqu'un veut être le premier, il sera le dernier de tous et le serviteur de tous » (Mc 9, 35). L’unique préoccupation de Moïse et de Jean est le service de Dieu. Les propos qui auraient excité la jalousie de serviteurs moins humbles, ne touchent aucune corde sensible en eux. À ceux qui s’inquiètent pour eux, ils auraient pu faire la même réponse que celle de Jésus à Pierre : « Passe derrière moi, Satan! car tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes! » (Mc 8, 33). Moïse et Jean sont les archétypes des disciples recherchés par Jésus : « Si quelqu'un veut venir à ma suite, qu'il se renie lui-même, qu'il se charge de sa croix, et qu'il me suive. Qui veut en effet sauver sa vie la perdra, mais qui perdra sa vie à cause de moi et de l'Évangile la sauvera » (Mc 8, 34-35).