Ne crains pas de prendre chez toi Marie

Ne crains pas de prendre chez toi Marie

Marie, la mère de Jésus, avait été accordée en mariage à Joseph ; or, avant qu'ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l'action de l'Esprit Saint. Joseph, son époux, qui était un homme juste, ne voulait pas la dénoncer publiquement ; il décida de la répudier en secret. Il avait formé ce projet, lorsque l'ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse : l'enfant qui est engendré en elle vient de l'Esprit Saint ; elle mettra au monde un fils, auquel tu donneras le nom de Jésus (c'est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. »

Matthieu 1, 18-21

L’ange du Seigneur s’adresse certes à Joseph mais également à nous à travers lui lorsqu’il lui dit : « ne crains pas de prendre chez toi Marie » de la même manière que les paroles de Jésus en croix à Jean : « Voici ta mère » (Jn 19, 27) ont été interprétées comme instituant Marie mère de tous les croyants. « Et depuis cette heure-là, le disciple la prit chez lui ». Faisons de même.

Vouer une dévotion à la Vierge Marie ne signifie pas faire d’elle la fin de sa spiritualité. Ce serait là une erreur. Marie n’est pas une déesse et vain serait le culte qui s’arrêterait à elle. Cependant, elle est l’intermédiaire le plus parfait pour nous conduire à son fils et de là à notre Père des cieux. Celui qui lui demande son assistance pour l’aider à connaître et aimer Dieu ne sera pas déçu. Elle est l’intercesseur par excellence auprès de Dieu. N’a-t-elle pas été l’initiatrice du premier miracle de son fils à Cana ? « Ils n’ont pas de vin » (Jn 2, 3) et suite à l’apparente rebuffade de son fils, « Que me veux-tu, femme? Mon heure n'est pas encore arrivée » (Jn 2, 4), elle ne se laisse pas démonter et dit aux serviteurs « Tout ce qu'il vous dira, faites-le » (Jn 2, 5). Le Christ continue de s’adresser à nous par les autres et les événements, mais comme il s’avère plus difficile de décoder son message que lors de son séjour terrestre, demandons à sa mère et notre mère de nous aider à y voir plus clair et de comprendre et se conformer à la volonté divine sur nous.

Enfin, méditons la vie de notre mère spirituelle pour apprendre d’elle comment être docile aux motions de l’Esprit de Dieu, comment demeurer humbles, comment vivre de foi, comment réagir face à l’incompréhensible : « Quant à Marie, elle conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son cœur » (Lc 2, 19) afin d’en découvrir le sens. Cela peut être très long avant que nous découvrions le sens de certains événements, parfois toute une vie, mais comme le dit la sagesse populaire « rien n’arrive pour rien ». À plus forte raison devons-nous en être convaincus si nous sommes croyants ! Si nous butons en raison de ce que le sens de certaines choses nous échappe, demandons l’aide de notre mère qui nous a précédés dans le chemin de la foi.

En ces derniers jours qui précèdent la fête de Noël demandons à Marie de nous conduire à son fils et, pour les plus audacieux, faisons nôtre cette devise de nombreux mouvements spirituels : Tout à Jésus par Marie.