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Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui

Ouvriers du Seigneur

 

 

Ouvriers du Seigneur

 

Voyant les foules, il eut pitié d'elles parce qu'elles étaient fatiguées et abattues comme des brebis sans berger. Il dit alors à ses disciples : « La moisson est abondante, et les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d'envoyer des ouvriers pour sa moisson. ».

 

Matthieu 9, 36-38

 

 

On ne s’improvise pas ouvrier du Seigneur, pas plus que pour d’autres professions, avec la particularité, cependant, qu’au-delà des connaissances, il faut répondre à un appel de Dieu. Le manque de vocations résulte essentiellement de l’insuffisance des prières à cet effet, sans quoi pourquoi Jésus aurait-il dit : « Priez donc le maître de la moisson d'envoyer des ouvriers pour sa moisson » ? Dans l’ordre matériel, je trouve toujours dommage de voir fermer une église, mais comment pourrait-il en être autrement quand les paroissiens qui assistent au culte ne sont qu’un « petit reste » et que les fonds récoltés annuellement s’avèrent insuffisants pour pourvoir aux dépenses d’opération ?

 

Plus fondamentalement, quelqu’un peut s’interroger à savoir pourquoi Dieu passe-t-il par des intermédiaires, pourquoi a-t-il besoin d’ouvriers ? Thérèse de Lisieux offre une très belle réponse à cette question qui couvre également le champ de la diversité des vocations dans l’Église et le rôle spécifique auquel chacun est appelé :

 

Jésus a pour nous un amour si incompréhensible qu'il veut que nous ayons part avec lui au salut des âmes. Il ne veut rien faire sans nous. Le créateur de l'univers attend la prière d'une pauvre petite âme pour sauver les autres âmes rachetées comme elle au prix de tout son sang. Notre vocation à nous ce n'est pas d'aller moissonner dans les champs de blés mûrs. Jésus ne nous dit pas : « Baissez les yeux, regardez les campagnes et allez les moissonner ». Notre mission [comme Carmélites] est encore plus sublime. Voici les paroles de notre Jésus : « Levez les yeux et voyez. Voyez comme dans mon Ciel il y a des places vides, c'est à vous de les remplir ; vous êtes mes Moïse priant sur la montagne (Ex 17,8s). Demandez-moi des ouvriers et j'en enverrai, je n'attends qu'une prière, un soupir de votre cœur ! » (Lettre 135)

 

La baisse du nombre d’ouvriers à la vigne du Seigneur est à la fois la conséquence directe du manque de foi (de prières) et la cause première d’une baisse de foi plus grande encore à venir : « Quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé. Mais comment l'invoquer sans d'abord croire en lui? Et comment croire sans d'abord l'entendre? Et comment entendre sans prédicateur? Et comment prêcher sans être d'abord envoyé? » (Rm 10, 13-15). « Le Fils de l'homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre? » (Lc 18, 8), trouvera-t-il encore des ouvriers à son service ?

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