Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
31 Août 2012 Parole du jour
Parabole des talents
Un homme, qui partait en voyage, appela ses serviteurs et leur confia ses biens. À l'un il donna une somme de cinq talents, à un autre deux talents, au troisième un seul, à chacun selon ses capacités. Puis il partit. Aussitôt, celui qui avait reçu cinq talents s'occupa de les faire valoir et en gagna cinq autres. De même, celui qui avait reçu deux talents en gagna deux autres. Mais celui qui n'en avait reçu qu'un creusa la terre et enfouit l'argent de son maître. Longtemps après, leur maître revient et il leur demande des comptes. Celui qui avait reçu les cinq talents s'avança en apportant cinq autres talents et dit : 'Seigneur, tu m'as confié cinq talents ; voilà, j'en ai gagné cinq autres. - Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t'en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître. 'Celui qui avait reçu deux talents s'avança ensuite et dit : 'Seigneur, tu m'as confié deux talents ; voilà, j'en ai gagné deux autres. -Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t'en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître. 'Celui qui avait reçu un seul talent s'avança ensuite et dit : 'Seigneur, je savais que tu es un homme dur : tu moissonnes là où tu n'as pas semé, tu ramasses là où tu n'as pas répandu le grain. J'ai eu peur, et je suis allé enfouir ton talent dans la terre. Le voici. Tu as ce qui t'appartient. 'Son maître lui répliqua : 'Serviteur mauvais et paresseux, tu savais que je moissonne là où je n'ai pas semé, que je ramasse le grain là où je ne l'ai pas répandu. Alors, il fallait placer mon argent à la banque ; et, à mon retour, je l'aurais retrouvé avec les intérêts. Enlevez-lui donc son talent et donnez-le à celui qui en a dix. Car celui qui a recevra encore, et il sera dans l'abondance. Mais celui qui n'a rien se fera enlever même ce qu'il a. Quant à ce serviteur bon à rien, jetez-le dehors dans les ténèbres ; là il y aura des pleurs et des grincements de dents ! '
Matthieu 25, 14-30
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La parabole des talents est un de mes textes préférés des Écritures. Elle parle de notre relation à Dieu et des attentes de ce dernier à notre égard.
À l’origine se trouve la libéralité de Dieu qui donne à chacun selon ses capacités. Dieu reconnaît et respecte la différence entre les hommes, la spécificité de chacun. Certains s’imaginent que l’équité repose dans l’égalité des chances et le traitement égal de chacun au départ. Eh bien non ! «l’Esprit souffle où il veut » (Jn 3, 8), la justice de Dieu s’exerçant au point d’arrivée, au jugement, où il s’attend recevoir proportionnellement au don confié, ceux qui ont davantage reçu se voyant investi d’une responsabilité plus grande.
Les bons serviteurs reconnaissent d’emblée avoir tout reçu de Dieu : « Seigneur, tu m'as confié x talents » et sont conscients de leur devoir de fiduciaires de la grâce de Dieu, de la faire fructifier : « voilà, j'en ai gagné x autres ». Comment fait-on pour faire fructifier les dons reçus de Dieu ? Ce n’est pas en thésaurisant pour soi-même, mais en les mettant au service de l’amour, du bien commun ainsi que l’y incite l’apôtre Pierre : « Mettez-vous, chacun selon le don qu'il a reçu, au service les uns des autres, comme de bons administrateurs de la grâce de Dieu, variée en ses effets » (1 P 4, 10).
Quant au mauvais serviteur, il est allé enfouir ton talent dans la terre, c’est-à-dire qu’il l’a conservé jalousement pour son usage personnel, qu’il en a joui égoïstement. Il connaît le sort de « de celui qui thésaurise pour lui-même, au lieu de s'enrichir en vue de Dieu » (Lc 12, 21) en partageant sa bonne fortune : Enlevez-lui donc son talent… jetez-le dehors dans les ténèbres ; là il y aura des pleurs et des grincements de dents !
Tel n’est pas le sort des bons serviteurs : Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t'en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître, entre dans la béatitude éternelle. Le peu de choses ce sont les affaires temporelles qui ne sont que vanité comme l’affirme l’Ecclésiaste : « Vanité des vanités, tout est vanité, Quel profit y a-t-il pour l'homme de tout le travail qu'il fait sous le soleil ? » (Ec 1, 2-3).
Pour ce qui est du talent confié à l’origine au serviteur mauvais, il ne se perd pas : donnez-le à celui qui en a dix. Car celui qui a recevra encore, et il sera dans l'abondance. Là, franchement Tu exagères Seigneur ! seraient tentés de dire certains. Je ne poserai qu’une question : que faisons-nous nous-mêmes avec notre argent ? La confions-nous aux gestionnaires de talent, aux Warren Buffett de ce monde, ou à ceux qui offrent des rendements minables ? Dieu pour sa part donne davantage à ceux qui partagent généreusement leur bonne fortune. Envions-nous le sort de ceux qui semblent avoir reçu plus que nous, vidons-nous de nous-mêmes, donnons sans compter, faisons-nous capacité afin que Dieu nous remplisse de son Tout.