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Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui

Paraboles

 

 

Paraboles

 

Les disciples s'approchèrent de Jésus et lui dirent : « Pourquoi leur parles-tu en paraboles ? » Il leur répondit : « À vous il est donné de connaître les mystères du Royaume des cieux, mais à eux ce n'est pas donné. Celui qui a recevra encore, et il sera dans l'abondance ; mais celui qui n'a rien se fera enlever même ce qu'il a. Si je leur parle en paraboles, c'est parce qu'ils regardent sans regarder, qu'ils écoutent sans écouter et sans comprendre. Ainsi s'accomplit pour eux la prophétie d'Isaïe : Vous aurez beau écouter, vous ne comprendrez pas. Vous aurez beau regarder, vous ne verrez pas. Le cœur de ce peuple s'est alourdi : ils sont devenus durs d'oreille, ils se sont bouché les yeux, pour que leurs yeux ne voient pas, que leurs oreilles n'entendent pas, que leur cœur ne comprenne pas, et qu'ils ne se convertissent pas. Sinon, je les aurais guéris ! Mais vous, heureux vos yeux parce qu'ils voient, et vos oreilles parce qu'elles entendent !

 

Matthieu 13, 10-16

 

 

Le livre Vocabulaire de théologie biblique (Éditions du Cerf, 1970) donne la définition suivante de la parabole :

 

On appelle parabole, depuis l’Église primitive, une histoire racontée par Jésus pour illustrer son enseignement. À la base du mot grec parabolè, il y a l’idée de comparaison. Certes, le génie oriental aime parler et instruire sous forme de comparaison ; il affectionne aussi l’énigme qui veut piquer la curiosité, inciter à la recherche ; de ces goûts, les livres bibliques, notamment les sentences des sages (Pr 10, 26 ; 12, 4 ; Jg 14, 14) nous donnent l’écho. Ce n’est pourtant pas là l’essentiel pour expliquer le genre parabolique : il faut comprendre la parabole comme la mise en scène de symboles, c’est-à-dire d’images tirées des réalités terrestres pour signifier les réalités révélées par Dieu (l’histoire sainte, le Royaume…), nécessitant la plupart du temps une explication en profondeur.

 

Pourquoi Jésus parle-t-il en paraboles ? D’abord, parce que les choses de Dieu dépassent infiniment ce qu’il est donné à notre esprit d’en saisir : « Car vos pensées ne sont pas mes pensées, et mes voies ne sont pas vos voies, oracle de Yahvé. Autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, autant sont élevées mes voies au-dessus de vos voies, et mes pensées au-dessus de vos pensées » (Is 55, 8-9). Aussi, ne pouvons-nous en soulever le voile qu’à travers des allégories faisant appel à des images tirées des réalités terrestres lesquelles, bien qu’insuffisantes à donner un éclairage complet sur la réalité qu’elles signifient, ont le mérite d’être accessibles à l’esprit humain et d’en livrer ce qui peut en être compris. Aurions-nous une vision ou une révélation exceptionnelle du Seigneur comme l’apôtre Paul que les paroles demeureraient muettes à révéler quelque chose de la vérité à laquelle nous aurions eu accès : « Je connais un homme dans le Christ qui, voici quatorze ans — était-ce en son corps? Je ne sais; était-ce hors de son corps? Je ne sais; Dieu le sait — cet homme-là fut ravi jusqu'au troisième ciel. Et cet homme-là — était-ce en son corps? Était-ce sans son corps? Je ne sais, Dieu le sait — , je sais qu'il fut ravi jusqu'au paradis et qu'il entendit des paroles ineffables, qu'il n'est pas permis à un homme de redire » (2 Co 12, 1-4).

 

La parabole ne prétendant pas révéler toute la Vérité, mais donnant des pistes pour y avoir accès, celle-ci demeure toujours actuelle, l’action de l’Esprit Saint et l’avancement des sciences, notamment les sciences sociales et la théologie, nous permettant de découvrir toujours davantage les richesses qu’elle recèle alors qu’augmente notre capacité de compréhension des réalités abstraites.

 

Toute vérité n’est pas agréable à entendre. La parabole a le mérite de présenter des reproches voilés à certains auditeurs qui se sont écartés de la Vérité sans que ceux-ci ne se sentent menacés et ne se referment comme des huîtres dès que l’on évoque ce qui est discutable dans leur conduite. Ce procédé a été utilisé bien avant Jésus par le prophète Natân envoyé par Yahvé auprès de David pour lui reprocher sa conduite. David, ne se méfiant pas, a condamné l’homme de l’historiette qui n’était nul autre que lui-même sous des termes imagés : « Cet homme, c'est toi!... Pourquoi as-tu méprisé Yahvé et fait ce qui lui déplaît? ». Placé devant l’évidence, David ne peut que reconnaître sa faute, « J'ai péché contre Yahvé! », aveu qui lui évite la mort : « De son côté, Yahvé pardonne ta faute, tu ne mourras pas » (2 S 12, 1-14).

 

Enfin, et ce n’est pas son moindre avantage, la parabole a le mérite de respecter la liberté de l’auditeur. Celui qui a la foi et bénéficie de l’aide de l’Esprit Saint en tirera de précieux enseignements alors que l’incroyant n’y verra qu’une banale historiette sans plus : À vous il est donné de connaître les mystères du Royaume des cieux, mais à eux ce n'est pas donné. Celui qui a recevra encore, et il sera dans l'abondance ; mais celui qui n'a rien se fera enlever même ce qu'il a. Si je leur parle en paraboles, c'est parce qu'ils regardent sans regarder, qu'ils écoutent sans écouter et sans comprendre. Celui qui ne veut pas comprendre peut passer outre son chemin sans être contraint de s’arrêter à l’évidence placée devant lui et qui contredit sa vision erronée des choses et de Dieu.

 

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