Proximité du Royaume

« Quel est le premier de tous les commandements ?

—Voici le premier : Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l'unique Seigneur. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force. Voici le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n'y a pas de commandement plus grand que ceux-là.

—Fort bien, Maître, tu as raison de dire que Dieu est l'Unique et qu'il n'y en a pas d'autre que lui. L'aimer de tout son cœur, de toute son intelligence, de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même, vaut mieux que toutes les offrandes et tous les sacrifices. »

Jésus, voyant que le scribe avait fait une remarque judicieuse, lui dit : « Tu n'es pas loin du royaume de Dieu. »

Marc 12, 28-34

Celui qui est près de Dieu rend Dieu présent dans le monde. Le premier mouvement vient de Dieu : Dieu qui est Amour (1 Jn 4, 8), nous a aimés le premier (1 Jn 4, 19). L’homme qui souhaite tendre vers sa finalité doit dans un premier temps reconnaître l’existence du Principe de toutes choses : Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l'unique Seigneur. Ce premier pas ayant été franchi, il doit accueillir avec gratitude l’Amour dans sa vie et rendre amour pour Amour : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force. L’amour n’est pas un concept intellectuel mais une question de cœur, une expérience à vivre. Notre relation à Dieu qui se laisse voir à l’intelligence depuis la création du monde ses perfections invisibles, éternelle puissance et divinité, à travers ses œuvres, ne doit pas demeurer au niveau de l’intellect mais engendrer un mouvement de reconnaissance de la part de celui qui se reconnaît reçu de Lui de sorte que sont inexcusables ceux qui, connaissant Dieu, ne lui ont rendu ni la gloire ni l'action de grâce qui reviennent à Dieu; au contraire, ils se sont fourvoyés dans leurs vains raisonnements et leur cœur insensé est devenu la proie des ténèbres: se prétendant sages, ils sont devenus fous (Rm 1, 20-22).

Comment rendrai-je à Yahvé tout le bien qu'il m'a fait? (Ps 116, 12). Notre amour humain, limité, demeurera toujours impuissant à rendre à Dieu l’amour infini par lequel Il nous aime. Ce qui est à notre portée, cependant, c’est d’accueillir son Esprit d’Amour, cet Esprit qui vient au secours de notre faiblesse (Rm 8, 26). Non seulement l’Esprit nous permet-il de mieux aimer Dieu mais encore nous permet-il d’aimer plus parfaitement nos semblables, ou plus exactement, permet-il à Dieu d’aimer à travers nous et à nous d’aimer notre prochain comme nous-mêmes car « si quelqu'un dit: "J'aime Dieu" et qu'il déteste son frère, c'est un menteur: celui qui n'aime pas son frère, qu'il voit, ne saurait aimer le Dieu qu'il ne voit pas » (1 Jn 4, 20).

Qui vit d’Amour et répand l’Amour n'est pas loin du royaume de Dieu.