Rendre à Dieu

Rendre à Dieu

Lorsque la reine de Saba vit toute la sagesse de Salomon… elle en eut le souffle coupé, et elle dit au roi : « Ce que j'ai entendu dire dans mon pays sur toi et sur ta sagesse, c'était donc vrai ! Je ne voulais pas croire ce qu'on disait, avant de venir et de voir de mes yeux ; mais vraiment, on ne m'en avait pas appris la moitié ! Tu surpasses en sagesse et en magnificence la renommée qui était venue jusqu'à moi. Heureux tes gens, heureux tes serviteurs que voici, eux qui se tiennent continuellement devant toi et qui entendent ta sagesse ! Béni soit le Seigneur ton Dieu, qui t'a montré sa bienveillance en te plaçant sur le trône d'Israël. Parce que le Seigneur aime Israël pour toujours, il t'a établi roi pour exercer le droit et la justice. »

1 Rois 10, 4-9

Quand Jésus demande de « rendre à Dieu ce qui est à Dieu » (Mc 12, 17), à quoi fait-il référence ? Telle est la question que se pose le psalmiste : « Comment rendrai-je à Yahvé tout le bien qu'il m'a fait? » (Ps 116, 12). Sûrement pas de Lui rendre ce que nous avons reçu tant dans l’ordre temporel que spirituel car cela s’avère impossible et que de toute façon, même si possibilité il y avait, ce n’est pas ce qu’Il souhaite : les dons et l'appel de Dieu étant sans repentance (Rm 11, 29). Que pouvons-nous rendre à Dieu et qui est à notre portée ? Reconnaître qu’Il est à l’origine de tout bien, Lui rendre gloire pour ce que nous sommes et ce que nous possédons, ne pas s’approprier un crédit qui Lui revient de droit. Et le psalmiste de poursuivre suite à son interrogation : « Je t'offrirai le sacrifice d'action de grâces, j'appellerai le nom de Yahvé… Alléluia! Louez Yahvé, tous les peuples, fêtez-le, tous les pays! Fort est son amour pour nous, pour toujours sa vérité. Alléluia! Rendez grâce à Yahvé, car il est bon, car éternel est son amour! » (Ps 116, 17; 117, 1-2; 118, 1).

Pourquoi Dieu a-t-il comblé Salomon de grâces ? Il ne s’en impute aucun mérite si bien que même ceux qui sont étrangers à Dieu, comme la reine de Saba, viennent à Le reconnaître comme la source des bienfaits reçus : Béni soit le Seigneur ton Dieu, qui t'a montré sa bienveillance. Le peuple élu cherchait-il quelque faveur qu’il faisait valoir le mérite qui en reviendrait à Dieu : aide-nous, Dieu de notre salut, par égard pour la gloire de ton nom (Ps 79, 9). Il en va de même de l’élection de Marie, mère comblée de grâces de Jésus. Il n’y a pas la moindre parcelle d’orgueil en elle et elle rend tout le mérite de ce qui lui arrive à Dieu : « Mon âme exalte le Seigneur et mon esprit s'est rempli d'allégresse à cause de Dieu, mon Sauveur, parce qu'il a porté son regard sur son humble servante. Oui, désormais, toutes les générations me proclameront bienheureuse, parce que le Tout Puissant a fait pour moi de grandes choses: saint est son Nom » (Lc 1, 46-49).

Souhaitons-nous recevoir davantage de Dieu ? Soyons transparents. N’occultons pas son action en nous appropriant une gloire qui ne nous revient pas mais rendons-lui plutôt le sacrifice d'action de grâces, le sacrifice provenant de ce que cela mortifie l’orgueil personnel.