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Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui

Humilité et foi

 

 

Humilité et foi

 

Laisse d'abord les enfants se rassasier, car il ne sied pas de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens.

 

Oui, Seigneur! et les petits chiens sous la table mangent les miettes des enfants!

 

Marc 7, 27-28

 

 

Jésus ferait-il de la discrimination ? Certes pas ! En un autre endroit, il s’adresse à une Samaritaine, au grand étonnement de cette dernière d’ailleurs : « Comment ? Toi, un Juif, tu me demandes à boire à moi, une femme samaritaine! » ; et Jean d’ajouter cette note explicative : les Juifs, en effet, ne veulent rien avoir de commun avec les Samaritains (Jn 4, 9). Alors, pourquoi ce refus apparent de venir en aide à cette femme païenne, de nationalité syro-phénicienne, désespérée de la situation de sa fille ? Au surplus, sa demande ne devrait-elle pas plaire à Dieu puisqu’elle n’est pas la bénéficiaire directe des faveurs sollicitées ?

 

Je crois que ce refus apparent est à mettre en parallèle avec celui adressé à sa mère aux noces de Cana : « Que me veux-tu, femme? Mon heure n'est pas encore arrivée » et Marie, ne se laissant pas démonter pour autant, s’adresse aux serviteurs : « Tout ce qu'il vous dira, faites-le » (Jn 2, 4-5) pavant la voie au miracle de l’eau transformée en vin. La mère éplorée ne se laisse pas décourager, elle non plus par ce qui paraît être une rebuffade, pas plus qu’elle ne s’insulte d’être considérée comme une chienne, quelqu’un qui ne serait pas digne de recevoir les bienfaits de Dieu. Au contraire, elle se sert de cet argument à son avantage, se proposant pour recueillir une part des grâces que les Juifs, peuple élu et premiers destinataires des bienfaits de Dieu, laissent filer par leur manque de foi. Et Jésus de se rendre au désir de cette mère comme de la sienne, à cause de cette parole (Mc 7, 29) de foi.

 

Dans son livre Lève-toi et marche ! sur le charisme de foi, Philippe Madre note l’impact d’un tel événement sur le requérant : la libération de la foi théologale, d’un confiance en l’amour du Seigneur pour lui, d’une certitude que rien n’est impossible à Dieu(p. 84). Si Jésus refuse dans un premier temps, c’est pour susciter une foi plus grande chez cette mère, foi qui n’a été possible que grâce à sa très grande humilité. Jamais en effet n’a-t-elle contesté ne pas être digne de recevoir le bienfait qu’elle demandait. Pourquoi la foi requiert-elle l’humilité ? Qui pense avoir un mérite ou un droit quelconque met sa confiance en lui et en sa situation plus qu’en Dieu. Plus fondamentalement encore, qui agit de la sorte se disqualifie de recevoir les bienfaits de Dieu en niant à l’Amour la libéralité d’agir comme il Lui plaît, en cherchant à « monnayer » par de prétendus mérites ce qui est pure gratuité.

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