Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
4 Juin 2012 Parole du jour
Résurrection de la chair
Des sadducéens - ceux qui affirment qu'il n'y a pas de résurrection - viennent trouver Jésus, et ils l'interrogeaient… Jésus leur dit : « N'êtes-vous pas dans l'erreur, en méconnaissant les Écritures, et la puissance de Dieu ? Lorsqu'on ressuscite d'entre les morts, on ne se marie pas, mais on est comme les anges dans les cieux. Quant à dire que les morts doivent ressusciter, n'avez-vous pas lu dans le livre de Moïse, au récit du buisson ardent, comment Dieu lui a dit : Moi, je suis le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac, le Dieu de Jacob ? Il n'est pas le Dieu des morts, mais des vivants. Vous êtes complètement dans l'erreur. »
Marc 12, 18.24-27
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Le Catéchisme de l’Église catholique explore aux paragraphes 988 à 1019 l’affirmation du Crédo : Je crois en la résurrection de la chair. Cette conviction se fonde non seulement sur les paroles de Jésus mais en ce que lui-même est ressuscité d’entre les morts le troisième jour :
Si l’Esprit de Celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, Celui qui a ressuscité Jésus-Christ d’entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels, par son Esprit qui habite en vous (Rm 8, 11 ; cf. 1 Th 4, 14 ; 1 Co 6, 14 ; 2 Co 4, 14 ; Ph 3, 10-11).
Comment certains d’entre vous peuvent-ils dire qu’il n’y a pas de résurrection des morts ? S’il n’y a pas de résurrection des morts, le Christ non plus n’est pas ressuscité. Mais si le Christ n’est pas ressuscité, alors notre prédication est vide, vide aussi votre foi. (...) Mais non, le Christ est ressuscité des morts, prémices de ceux qui se sont endormis (1 Co 15, 12-14. 20).
Mais il y a plus : Jésus lie la foi en la résurrection à sa propre personne : " Je suis la Résurrection et la vie " (Jn 11, 25). C’est Jésus lui-même qui ressuscitera au dernier jour ceux qui auront cru en lui (cf. Jn 5, 24-25 ; 6, 40) et qui auront mangé son corps et bu son sang (cf. Jn 6, 54). Il en donne dès maintenant un signe et un gage en rendant la vie à certains morts (cf. Mc 5, 21-42 ; Lc 7, 11-17 ; Jn 11), annonçant par là sa propre Résurrection qui sera cependant d’un autre ordre. De cet événement unique Il parle comme du " signe de Jonas " (Mt 12, 40), du signe du Temple (cf. Jn 2, 19-22) : il annonce sa Résurrection le troisième jour après sa mise à mort (cf. Mc 10, 34). (CEC 994)
Être témoin du Christ, c’est être " témoin de sa Résurrection " (Ac 1, 22 ; cf. 4, 33), " avoir mangé et bu avec lui après sa Résurrection d’entre les morts " (Ac 10, 41). L’espérance chrétienne en la résurrection est toute marquée par les rencontres avec le Christ ressuscité. Nous ressusciterons comme Lui, avec Lui, par Lui. (CEC 995)
La mort n’a plus pour le chrétien le sens d’une défaite, l’obéissance du Christ jusqu’à la mort, et à la mort sur une croix (Ph 2, 8) ayant permis de vaincre cette mort qui est entrée dans le monde comme salaire de la désobéissance à Dieu qui est le péché. Pour le croyant, la mort est la fin du pèlerinage terrestre de l’homme, du temps de grâce et de miséricorde que Dieu lui offre pour réaliser sa vie terrestre selon le dessein divin et pour décider son destin ultime (CEC 1013). Si, comme l’affirme Paul, mourir lui est un gain (Ph 1, 21) car la mort lui permettra de partager la vie de Dieu en plénitude, ne fera-t-il rien qui puisse en hâter l’échéance pour mener à terme la mission unique qui lui a été confiée de manifester l’Amour en paroles et en actes dans le milieu de vie qui est le sien. Thérèse de Lisieuxétait bien consciente de cette responsabilité du croyant envers ses semblables et elle a promis peu de temps avant sa mort de passer son Ciel à faire du bien sur la terre. On ne peut douter qu’en dépit de son grand désir de voir Dieu et de sa conviction de ne pas mourir mais d’entrer dans la vie, elle aurait volontiers consenti à passer du temps additionnel en cette vie si cela eut pu de quelque manière être profitable au salut d’une ou de plusieurs personnes.
À l’image de Jésus, notre âme immortelle vivra séparée de notre corps périssable mais pour une période beaucoup plus longue soit jusqu’au jour dernier : Par la mort l’âme est séparée du corps, mais dans la résurrection Dieu rendra la vie incorruptible à notre corps transformé en le réunissant à notre âme. De même que le Christ est ressuscité et vit pour toujours, tous nous ressusciterons au dernier jour (CEC 1016). Mais faut-il rappeler que si tous nous ressusciterons, nous ne connaîtrons pas tous le même sort : « ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la vie, ceux qui auront fait le mal, pour la damnation » (Jn 5, 29). Aussi, devons-nous profiter pleinement du temps de grâce qui nous a été accordé pour aimer Dieu et le prochain, image visible du Dieu invisible qui quémande notre amour pour nous le rendre au centuple (Mc 10, 30).