Transfiguration

Jésus laisse transparaître la divinité qui l’habite au bénéfice de ses disciples les plus fidèles. Le Père par sa parole et l’Esprit par son ombre viennent authentifier cette manifestation. Pourquoi ? Pour qu’au moment de l’épreuve, lorsque surviendra le scandale de la croix, leur foi ne défaille pas et ne meure pas en même temps que le Christ sur la croix, qu’elle tienne bon jusqu’à ce qu’il se manifeste à eux de nouveau lorsqu’il ressuscitera.

Quel intérêt cette révélation privée a-t-elle pour nous ? Certes, elle nous indique que le Christ avait pleinement conscience de son destin tragique et que sa mort n’était pas un incident de parcours mais qu’elle faisait partie intégrale du plan de salut prévu par le Père, tout comme la résurrection qui est l’attestation de l’existence d’une vie au-delà de ce que peuvent voir nos yeux charnels. Mais elle est également une invitation à voir la présence de Dieu en chaque homme selon les paroles de Jésus lui-même : « dans la mesure où vous l'avez fait à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait… dans la mesure où vous ne l'avez pas fait à l'un de ces plus petits, à moi non plus vous ne l'avez pas fait » (Mt 25, 40.45). Si au-delà de la conduite scandaleuse de l’autre qui tend à nier son statut d’enfant de Dieu, je m’efforce de voir Dieu présent en lui qui quémande mon amour sous des apparences rebutantes, je serai plus enclin au pardon et à la charité et ainsi œuvrer à ce qu’advienne dès maintenant, même si c’est de manière imparfaite, ce Règne de l’Amour qui nous est promis pour l’éternité et que les croyants demandent dans la prière du Notre Père : « que ton Règne vienne » (Mt 6, 10). Ce Règne et la responsabilité qui est nôtre à son égard sont décrits aux paragraphes 2816 à 2821 du Catéchisme :

Dans la prière du Seigneur, il s’agit principalement de la venue finale du Règne de Dieu par le retour du Christ (cf. Tt 2, 13). Mais ce désir ne distrait pas l’Église de sa mission dans ce monde-ci, il l’y engage plutôt. Car depuis la Pentecôte, la venue du Règne est l’œuvre de l’Esprit du Seigneur " qui poursuit son œuvre dans le monde et achève toute sanctification " (CEC 2818).