Unité

Tout royaume divisé contre lui-même court à la ruine et les maisons s'y écroulent l'une sur l'autre (Luc 11, 17). La division, où qu’elle se manifeste (sport, politique, spirituel…), conduit à l’échec. Ce n’est que par l’enrichissement créé par le partage des atouts individuels que l’on peut connaître un succès communautaire. L’unité féconde ne nie pas les différences, elle les intègre ! Une telle unité est bien différente de celle à laquelle les leaders américains (républicains et démocrates) ont appelé le monde au lendemain des attentats du 11 septembre 2001 et qui laisse sous-entendre que ceux qui ne partagent pas la même vision qu’eux  ne font pas partie du même camp. Ainsi Hillary Clinton a-t-elle dit au surlendemain des attentats : « Every nation has to either be with us, or against us » repris la semaine suivante par George W. Bush dans une allocution au Congrès : «Either you are with us, or you are with the terrorists » et de nouveau dans une conférence de presse le 6 novembre 2001 : « You're either with us or against us in the fight against terror ». On connaît la suite et on constate aujourd’hui que la fracture entre le monde arabe et la culture occidentale s’est approfondie et que le monde n’est pas plus sûr maintenant qu’auparavant.

Toute action, si louable ou justifiée puisse-t-elle paraître, est vouée à l’échec s’il n’en résulte pas une plus grande unité du groupe qu’elle affecte, fut-ce le monde ! Sœur Jeanne Bizier fait de l’unité une des trois interrogations essentielles pour discerner la réponse appropriée à apporter à un événement donné en conformité à la divine volonté:

Qu’attends-tu de moi, Jésus, par cet événement ?

Comment ferai-je la communion avec cet événement ?

Que ferais-tu, Jésus, à ma place ?

La volonté d’un Dieu qui est Amour ne peut être autre chose que l’unité : « qu'ils soient un comme nous sommes un » (Jn 17, 22). L’Adversaire, au contraire, cherche à diviser pour mieux régner : qui ne rassemble pas avec moi disperse. Si nous voulons savoir à quel camp nous appartenons, considérons si l’impact de nos actions tendent vers une plus grande unité des groupes auxquels nous appartenons, et même au-delà des frontières de ces dits groupes, ou si au contraire elles risquent d’accroître, et augmentent effectivement, la dissension, la rancune, la haine…

Quiconque paraphrase Jésus pour aller chercher du support à des actions qui ne viseraient pas une plus grande communion entre les hommes, en trahit l’auteur.