Demander, recevoir, être comblé de joie

Demandez, et vous recevrez : ainsi vous serez comblés de joie. Demander, non pas revendiquer.  Demander c’est faire connaître à quelqu’un (ce qu’on désire obtenir de lui; exprimer (un désir, un souhait) de manière à en provoquer la réalisation (cf. Dictionnaire le Petit Robert).  Demander, c’est d’abord faire acte d’humilité, reconnaître que nous ne pouvons nous suffire à nous-mêmes, que nous avons besoin des autres et du Tout-Autre. Demander, c’est se confier au bon vouloir de celui à qui l’on s’adresse, lui laisser l’entière liberté d’acquiescer ou non à notre requête. Dès lors que nous considérons un privilège dont nous sommes indignes de voir notre désir se réaliser et que nous nous en remettons uniquement à la discrétion de celui à qui nous en faisons part de bien vouloir y donner suite, c’est la joie assurée dès que nous recevons la moindre chose qui va dans le sens du souhait exprimé. Tout espérer et ne rien attendre (ce qui ferait des autres nos obligés), voilà le secret du bonheur.

Demander certes mais pas à n’importe qui ni n’importe comment. Si vous demandez quelque chose à mon Père en invoquant mon nom, il vous le donnera. À qui demander ? Nous pouvons bien demander mais encore faut-il que celui à qui nous nous adressons soit en mesure d’exaucer notre vœu. Il n’y a que le Père tout-puissant à qui cela soit à sa portée d’exaucer tous nos désirs, particulièrement celui d’être heureux. Je me souviens d’avoir lu dans un article de revue la réplique lumineuse d’un conjoint dont l’épouse se plaignait continuellement qu’il ne la rendait pas heureuse : « Tu me demandes quelque chose, le bonheur, qu’il n’appartient qu’à Dieu de te donner… » Qui met son espérance dans des hommes faillibles sera immanquablement déçu en dépit de toute la bonne volonté de ces derniers. Comment demander ? En invoquant mon nom, « le nom qui est au-dessus de tout nom » (Ph 2, 9), le nom de Jésus-Christ. Nous n’avons aucun mérite, aucune monnaie d’échange, sur quoi nous puissions fonder notre demande. Aussi devons-nous présenter notre demande appuyée par les mérites du « seul bon » (Mc 10, 18) à avoir revêtu la chair, celui qui a payé du sacrifice de sa vie notre accès au salut et plus encore…