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Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui

Être dans le monde sans être du monde

 

 

Être dans le monde sans être du monde

 

« Désormais, je ne suis plus dans le monde ; eux, ils sont dans le monde, et moi, je viens vers toi. Père saint, garde mes disciples dans la fidélité à ton nom que tu m'as donné en partage, pour qu'ils soient un, comme nous-mêmes. Quand j'étais avec eux, je les gardais dans la fidélité à ton nom que tu m'as donné. J'ai veillé sur eux, et aucun ne s'est perdu, sauf celui qui s'en va à sa perte de sorte que l'Écriture soit accomplie. Et maintenant que je viens à toi, je parle ainsi, en ce monde, pour qu'ils aient en eux ma joie, et qu'ils en soient comblés. Je leur ai fait don de ta parole, et le monde les a pris en haine parce qu'ils ne sont pas du monde, de même que moi je ne suis pas du monde. Je ne demande pas que tu les retires du monde, mais que tu les gardes du Mauvais. Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde. Consacre-les par la vérité : ta parole est vérité. De même que tu m'as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés dans le monde. Et pour eux je me consacre moi-même, afin qu'ils soient, eux aussi, consacrés par la vérité.»  

 

Jean 17, 11-19

 

 

Être dans le monde sans lui appartenir, telle est la vocation particulière du laïc chrétien. Être dans le monde, c’est se conformer aux us et coutumes de ce dernier en autant qu’ils ne contreviennent pas aux préceptes divins, minimalement, la loi naturelle et le respect de la vie, plus largement le commandement de l’amour de Dieu et du prochain. Rien à première vue ne distingue le chrétien comme le dénote l’auteur de la Lettre à Diognète (IIe siècle) :

 

Les Chrétiens ne sont distingués du reste des hommes ni par leurs pays, ni par leur langage, ni par leur manière de vivre ; ils n'ont pas d'autres villes que les vôtres, d'autre langage que celui que vous parlez ; rien de singulier dans leurs habitudes ; seulement ils ne se livrent pas à l'étude de vains systèmes, fruit de la curiosité des hommes, et ne s'attachent pas, comme plusieurs, à défendre des doctrines humaines. Répandus, selon qu'il a plu à la Providence, ils se conforment, pour le vêtement, pour la nourriture, pour la manière de vivre, aux usages qu'ils trouvent établis mais…

 

Et l’auteur de poursuivre avec ce qui les distingue, à savoir qu’ils ne sont pas attachés aux choses terrestres mais à Dieu seul :

 

Mais ils placent sous les yeux de tous l'étonnant spectacle de leur vie toute angélique et à peine croyable. Ils habitent leur cités comme étrangers, ils prennent part à tout comme citoyens, ils souffrent tout comme voyageurs. Pour eux, toute région étrangère est une patrie, et toute patrie ici-bas est une région étrangère. Comme les autres, ils se marient, comme les autres, ils ont des enfants, seulement ils ne les abandonnent pas. Ils ont tous une même table, mais pas le même lit. Ils vivent dans la chair et non selon la chair. Ils habitent la terre et leur conversation est dans le ciel. Soumis aux lois établies, ils sont par leurs vies, supérieurs à ces lois. Ils aiment tous les hommes…

 

Ils surpassent les lois humaines qui sont les exigences minimales pour maintenir la cohésion nécessaire à la vie en société tout comme le Christ est venu dans le monde non pas abolir mais accomplir la Loi et les Prophètes (Mt 5, 17) qui constituent les exigences de base énoncées par Dieu pour entrer en relation avec Lui. Qui aime en fait beaucoup plus que l’essentiel nécessaire.

 

Qu’entend-on par « le monde » ? Essentiellement, ce qui le caractérise c’est la satisfaction de ses inclinaisons naturelles, de son égo, sans égard aux dommages collatéraux : impact sur les autres, sur l’environnement, sur le futur… dans la foulée de l’ange déchu qui, le premier, a voulu donner  préséance à sa « personne » au détriment du plan d’amour de Dieu. Jésus lui donne le titre de « Prince de ce monde » (Jn 12, 31) car il exerce une certaine emprise sur la vie terrestre en incitant à la satisfaction aveugle des besoins physiologiques ou psychologiques, réels ou apparents, de notre nature faillible.

 

Dans son homélie du 4 mai 2013, rapportée par Zenit.org, le pape François nous dit :

 

« De même que le prince du monde « a voulu tromper Jésus au désert », de même il cherchera à tromper l’homme, en l’emmenant imperceptiblement sur une « route injuste », notamment par des tentations insidieuses : « regarde, tu peux faire ceci... c’est une petite escroquerie... ce n’est rien... elle est petite ». Le prince du monde utilise aussi « les flatteries », avec lesquelles il « ramollit » l’homme jusqu’à ce qu’il « tombe dans le piège ».

 

Afin de ne pas joindre les rangs du monde, de ne pas déroger à sa mission d’être « le sel de la terre, la lumière du monde » (Mt 5, 13-14), en y manifestant l’amour de Dieu, le pape François suggère trois armes au croyant dont la principale est la parole de Dieu :

 

Le pape a proposé « l’arme pour se défendre des artifices du prince de ce monde » : il s’agit de « la même que Jésus : la parole de Dieu ».

 

Jésus en effet, « n’a pas répondu à ce prince avec ses paroles. Jamais. Il est allé chercher les paroles de Dieu et a répondu avec la parole de Dieu », a rappelé le pape, pour qui «c’est un message pour l’homme d’aujourd’hui : avec le prince de ce monde on ne peut pas dialoguer. Que cela soit clair ».

 

Le pape a également donné deux autres armes : « l’humilité et la douceur » : « ce sont les armes que le prince du monde, l’esprit du monde ne tolère pas, car ses propositions concernent le pouvoir mondain, la vanité, la richesse. Il ne supporte pas l’humilité et la douceur ».

 

En ce sens, le pape a rappelé les paroles du Christ : « Je vous envoie comme des brebis au milieu des loups » (Mt 10, 16): cela signifie que si l’homme se laisse « prendre par l’esprit de vanité » et pense « faire obstacle aux loups en devenant [lui-même] loup », il se leurre. S’il cesse « d’être brebis », l’homme n’a « plus de pasteur pour le défendre » et il « tombe entre les mains des loups ».

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