Inimitié entre le spirituel et le monde

Par réciprocité, nous manifestons du respect à ceux qui ont de la considération pour nous. Inversement, l’objectif du spirituel étant de se détacher des choses sensibles pour ne s’attacher qu’à Dieu seul, il est normal que ceux qui n’accordent d’importance qu’aux choses de ce monde le méprisent. Malheureusement pour ceux qui cherchent à plaire à tous, il n’y a pas de compromis possible entre le monde et le service de Dieu : « Nul serviteur ne peut servir deux maîtres: ou il haïra l'un et aimera l'autre, ou il s'attachera à l'un et méprisera l'autre. Vous ne pouvez servir Dieu et l'Argent » (Lc 16, 13).

C’est donc à juste titre que le pape François a mis en garde l’Église contre la tentation de devenir mondaine dès sa première homélie à titre de pape et de nouveau dans celle du 30 avril tel que rapporté dans l’Osservatore Romano :  

Tel est le danger le plus grand, parce que « quand l'Église devient mondaine, quand elle a en elle l'esprit du monde », lorsqu'elle obtient la paix qui n'est pas celle du Seigneur – celle que Jésus  nous a assurée en disant « Je vous donne la paix, c'est ma paix que je vous donne » – alors elle devient une Église « faible, une Église qui sera vaincue et incapable de porter précisément l'Évangile, le message de la Croix, le scandale de la Croix. Elle ne peut pas le porter si elle est du monde!

Si vous apparteniez au monde, le monde vous aimerait. Collectivement en Église ou individuellement, nous devons nous questionner lorsque nous cherchons à plaire au monde à savoir si nous ne sommes pas simultanément en train de nous éloigner de Dieu…

Vous n'appartenez pas au monde, puisque je vous ai choisis en vous prenant dans le monde ; voilà pourquoi le monde a de la haine contre vous. Suivre Jésus, c’est s’associer à celui qui « a vaincu le monde » (Jn 16, 33) et son Prince, lequel n’avait aucun pouvoir sur lui (Jn 14, 30) puisqu’il n’avait d’autre attachement que son Père et la volonté de dernier. De même, ne devons-nous avoir d’autre préoccupation que la divine volonté, ce qui se situe aux antipodes d’un concours de popularité : Si le monde a de la haine contre vous, sachez qu'il en a eu d'abord contre moi.