Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
Tu as les paroles de la vie éternelle
Jésus avait dit dans la synagogue de Capharnaüm : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle. » Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, s'écrièrent : « Ce qu'il dit là est intolérable, on ne peut pas continuer à l'écouter ! » Jésus connaissait par lui-même ces récriminations des disciples. Il leur dit : « Cela vous heurte ? Et quand vous verrez le Fils de l'homme monter là où il était auparavant ?. . . C'est l'esprit qui fait vivre, la chair n'est capable de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie. Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas. » Jésus savait en effet depuis le commencement qui étaient ceux qui ne croyaient pas, et celui qui le livrerait. Il ajouta : « Voilà pourquoi je vous ai dit que personne ne peut venir à moi si cela ne lui est pas donné par le Père. » À partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s'en allèrent et cessèrent de marcher avec lui. Alors Jésus dit aux Douze : «Voulez-vous partir, vous aussi ? » Simon-Pierre lui répondit : «Seigneur, vers qui pourrions-nous aller ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint, le Saint de Dieu. »
Jean 6, 60-69
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Nous fêtons cette année le cinquantième anniversaire de l’ouverture du concile Vatican II dont il est ressorti de nombreuses bonnes choses. L’une d’entre elles a été d’encourager les croyants à la fréquentation régulière des Saintes Écritures, révélation que Dieu fait de Lui-même aux hommes.
Ce récit de Jean n’est pas sans rappeler cette autre profession de foi de Pierre rapportée par Matthieu : « Il leur dit: " Et vous, qui dites-vous que je suis ? " Prenant la parole, Simon-Pierre répondit: " Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. " Reprenant alors la parole, Jésus lui déclara: "Heureux es-tu, Simon fils de Jonas, car ce n'est pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux. " » (Mt 16, 15-17).
« Personne ne peut venir à moi si cela ne lui est pas donné par le Père. » Le don de la foi constitue l’unique moyen donné aux hommes pour accéder à Dieu en cette vie. Sans la foi et l’assistance de l’Esprit Saint qui lève au besoin le voile pour nous permettre d’aller plus loin dans notre connaissance de Dieu, vains demeureraient nos efforts pour aller vers Lui. Quand Jésus demande : «Voulez-vous partir, vous aussi ? » Simon-Pierre est totalement dans la vérité lorsqu’il lie la décision des Douze de rester avec Jésus à leur foi, foi qui leur fait reconnaître qu’il est « le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jn 14, 6) : « Seigneur, vers qui pourrions-nous aller ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint, le Saint de Dieu. »
Voici ce que dit la constitution dogmatique Dei Verbum du Concile Vatican II sur la Révélation :
Nature et objet de la révélation
2. Il a plu a Dieu, dans sa bonté et sa sagesse, de se révéler lui-même et de faire connaître le mystère de sa volonté (2): par le Christ, Verbe fait chair, les hommes ont, dans le Saint-Esprit, accès auprès du Père, et deviennent participants de la nature divine (3). Ainsi par cette révélation, provenant de l'immensité de sa charité, Dieu, qui est invisible (4), s'adresse aux hommes comme à des amis (5), et converse avec eux (6) pour les inviter à entrer en communion avec lui et les recevoir en cette communion. Cette économie de la révélation se fait par des actions et des paroles si étroitement liées entre elles, que les œuvres accomplies par Dieu dans l'histoire du salut rendent évidentes et corroborent la doctrine et l'ensemble des choses signifiées par les paroles, et que les paroles proclament les œuvres et font découvrir le mystère qui s'y trouve contenu. Mais la vérité profonde aussi bien sur Dieu que sur le salut de l'homme, c'est par cette révélation qu'elle resplendit à nos yeux dans le Christ, qui est à la fois le médiateur et la plénitude de la révélation tout entière (7).
La préparation de la révélation évangélique
3. La préparation de la révélation évangélique Dieu, qui par son Verbe créé (8) et conserve toutes choses, présente aux hommes dans le monde créé un témoignage durable de lui-même (cf. Rom. 1, 19-20); voulant ouvrir le chemin du salut éternel, il s'est en outre manifesté dès l'origine à nos premiers parents. Après leur chute, il leur promit une rédemption, leur rendit courage en leur faisant espérer le salut (9); sans arrêt, il montra sa sollicitude pour le genre humain, afin de donner la vie éternelle à tous ceux qui par la constance dans le bien cherchent le salut (10). À l'époque qu'il avait marquée, il appela Abraham pour faire de lui un grand peuple (11); après les Patriarches, c'est par Moïse et les Prophètes qu'il fit l'éducation de ce peuple, pour qu'on le reconnût, lui, comme le seul Dieu vivant et vrai, comme le Père prévoyant et le juge juste, et pour qu'on attendît le Sauveur promis; c'est ainsi qu'à travers les siècles il prépara la route à l'Évangile.
Le Christ achève la révélation
4. Mais après avoir à maintes reprises, et sous diverses formes, parlé jadis par les Prophètes, Dieu, " en ces jours qui sont les derniers, nous a parlé par son Fils " (Héb. 1, 1-2). Il a en effet envoyé son Fils, c'est-à-dire le Verbe éternel qui éclaire tous les hommes, pour habiter parmi les hommes et leur faire connaître les secrets de Dieu (12). Jésus-Christ donc, le Verbe fait chair, envoyé " comme homme aux hommes " (13), parle les paroles de Dieu " (14) et achève l'œuvre du salut que le Père lui a donnée à faire (15). C'est pourquoi Jésus-Christ - qui le voit, voit aussi le Père (16) - par toute sa présence, par tout ce qu'il montre de lui-même, par ses paroles, par ses œuvres, par ses signes, par ses miracles, mais surtout par sa mort et sa glorieuse résurrection d'entre les morts, enfin par l'envoi qu'il fait de l'Esprit de vérité, donne à la révélation son dernier achèvement et la confirme par le témoignage divin: Jésus-Christ, c'est Dieu avec nous, pour que nous soyons délivrés des ténèbres du péché et de la mort, et que nous soyons ressuscités pour la vie éternelle. L'économie chrétienne, du fait qu'elle est l'alliance nouvelle et définitive, ne passera donc jamais; il n'y a plus à attendre de nouvelle révélation officielle avant l'apparition dans la gloire, de Notre-Seigneur Jésus-Christ (17).
On doit croire à la révélation
5. À Dieu qui révèle, il faut apporter " l'obéissance de la foi " (Rom. 16, 26; coll. Rom. 1, 5; 2 Cor. 10, 5-6), par laquelle l'homme s'en remet tout entier librement à Dieu en apportant " au Dieu révélateur la soumission complète de son intelligence et de sa volonté " (18) et en donnant de toute sa volonté son assentiment à la révélation qu'Il a faite. Pour apporter cette foi, l'homme a besoin de la grâce de Dieu qui fait les premières avances et qui l'aide, et du secours intérieur de l'Esprit-Saint pour toucher son cœur et le tourner vers Dieu, pour ouvrir les yeux de son âme, et donner " à tous la joie profonde de consentir et de croire à la vérité " (19). Mais pour que l'on pénètre toujours plus avant dans la connaissance de la Révélation, le même Esprit Saint ne cesse par ses dons de rendre la foi plus parfaite.
Les vérités révélées
Par la révélation divine, Dieu a voulu se manifester lui-même et communiquer les décrets éternels de sa volonté sur le salut des hommes, " afin de les faire participer aux biens divins, qui dépassera absolument ce que l'esprit humain peut en comprendre " (20). Le saint Concile proclame que " Dieu, principe et fin de tout, peut être connu de façon certaine à partir des choses créées, par la lumière naturelle de la raison humaine " (21); c'est à sa révélation, enseigne le Concile, qu'on doit " que ce qui, dans les choses divines, n'est pas par lui-même inaccessible à la raison humaine, puisse aussi, dans l'état présent du genre humain, être connu par tous facilement, avec une certitude inébranlable, sans aucun mélange d'erreur " (22).
( 2) Cf. Eph. 1, 9.
(3) Cf. Eph. 2, 18; 2 Pet. 1, 4.
(4) Cf. Col. 1, 15; 1 Tim. 1, 17.
(5) Cf. Ex. 33, 11; Jo. 15, 14-15.
(6) Cf. Bar. 3, 38.
(7) Cf. Mt. 11, 27; Jo. 1.14 et 17; 14. 6: 17. 1-3; 2 Cor. 3. 16 et 4, 6; Eph. 1, 3-14.
(8) Cf. Jo. 1, 3.
(9) Cf. Gen. 3, 15.
(10) Cf. Rom. 2, 6-7.
(11) Cf. Gen. 12. 2-3.
(12) Cf. Jo. 1, 1-18.
(13) Epître à Diognète, c. VII, 4; Funk, Patres apostolici, I, p. 403.
(14) Cf. Jo. 3, 34.
(15) Cf. Jo. 5, 36; 17, 4.
(16) Cf. Jo. 14, 9.
(17) Cf. I Tim. 6, 14 et Tit. 2, 13.
(18) Conc. du Vat. I, Const. dogm. sur la foi cath.. ch. 3, La foi, Denz. 1789 (3008).
(19) 2e Conc. d'Orange, can. 7, Denz. 180 (377); Conc. Vat. I, loc. cit. Denz. 1791 (3010).
(20) Conc. Vat. 1, Const. dogm. sur la foi cath., ch. 2, La révélation, Denz. 1786 (3005).
(21) Cf. Rom. 1, 20.
(22) Conc. Vat. I, Const. dogm. sur la foi cath., ch. 2, La révélation, Denz. 1785-1786 (3004-3005).