Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui

Aimez vos ennemis

 

 

Aimez vos ennemis

 

Comme les disciples s'étaient rassemblés autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait : " Vous avez appris qu'il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi. Eh bien moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d'être vraiment les fils de votre Père qui est dans les cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes. Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense aurez-vous ? Les publicains eux-mêmes n'en font-ils pas autant ? Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d'extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n'en font-ils pas autant ? Vous donc, soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait.

 

Matthieu 5, 43-48

 

 

Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d'être vraiment les fils de votre Père qui est dans les cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes.

 

Notre réaction instinctive en entendant cette exhortation de Jésus est semblable à celle de beaucoup de ses disciples après qu’il leur eut dit : « Qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle et je le ressusciterai au dernier jour » à savoir « Elle est dure, cette parole! Qui peut l'écouter? » (Jn 6, 54.60). Et nous cherchons toutes sortes de faux-fuyants pour nous y soustraire, des cas extrêmes pour appuyer notre refus de nous y soumettre tels « une femme violée peut-elle pardonner à son agresseur ? » et nous en concluons avec indulgence envers nous-mêmes qu’il ne peut s’agir là d’une figure de style. Est-ce vraiment le cas ? Écoutons Césaire d’Arles :

 

L’un de vous dira : « Je ne peux pas du tout aimer mes ennemis. » Partout dans les Saintes Écritures, Dieu t’a dit que tu le peux ; et toi, tu réponds au contraire que tu ne peux pas ? Réfléchis maintenant : qui doit-on croire, Dieu ou toi ? Puisque celui qui est la Vérité même ne peut pas mentir, que la faiblesse humaine abandonne désormais ses excuses futiles. Celui qui est juste n’a pas pu commander quelque chose d’impossible, et celui qui est miséricordieux ne condamnera pas un homme pour ce qu’il n’a pas pu éviter. Pourquoi donc nos faux-fuyants ? Personne ne sait mieux ce que nous pouvons faire que celui qui nous a donné de pouvoir. (Sermons au peuple, n° 37)

 

Admettons qu’en certaines circonstances il soit humainement impossible de pardonner, il reste toujours un recours : en appeler au secours de Celui qui a demandé d’aimer nos ennemis et qui a dit par ailleurs : « Pour les hommes c'est impossible, mais pour Dieu tout est possible » (19, 26). J’ai vu il y a plusieurs années comment le Dieu de l’impossible pouvait aider à pardonner celui qui, malgré qu’il soit bien intentionné, ne trouve pas la force de surmonter ses limites humaines. J’avais une collègue de travail qui avait bon cœur et ne savait pas dire non, ce dont avait profité le propriétaire de l’entreprise pour abuser d’elle de multiples manières sauf sexuellement. Si cette personne était bonne, elle n’en était pas imbécile pour autant et elle avait développé au fil des ans une grande frustration et un très fort ressentiment envers son patron. Je lui avais dit qu’il lui fallait pardonner mais elle m’avait avoué en être incapable tellement ses blessures étaient profondes. Je savais qu’elle était croyante et possiblement non pratiquante. Aussi m’a-t-il fallu une bonne dose de courage pour lui dire ce qui m’a été inspiré à ce moment : « Va rencontrer Jésus dans le sacrement de Réconciliation et là demande-lui de venir pardonner en toi ce que tu ne peux pas pardonner par tes propres forces ». À ma grande surprise, elle revint quelques jours plus tard pour me dire : « J’ai fait ce que tu m’as dit et au sortir du confessionnal je me suis sentie si légère qu’il me semblait que j’aurais pu m’envoler avec les oiseaux ». J’ai pu constater par la suite qu’elle avait effectivement pardonné et sa vie spirituelle a connu un nouveau départ à partir de là, ce qui n’a rien d’étonnant, Amour et non-amour ne pouvant cohabiter au sein d’un même cœur.

 

Notons enfin qu’il n’est pas insensé de pardonner ses ennemis au simple plan humain. Abraham Lincoln disait fort judicieusement : « Am I not destroying my enemies when I make friends of them? » « N’est-ce pas me débarrasser de mes ennemis que de m’en faire des amis ? » Haine et violence engendrent davantage de haine et de violence. La seule façon de briser ce cercle vicieux est d’opposer amour et pardon à celles-ci. Non seulement y gagnerons nous au plan humain mais au plan spirituel également.

Article précédent Article suivant
Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article