GPS, God's Positioning System

Pour ceux qui se poseraient la question, je n’ignore pas que GPS est l’acronyme de Global Positioning System. Je vais d’ailleurs commencer par vous parler de ce merveilleux outil né du génie humain. Aujourd’hui, moi qui ne suis qu’un touriste étranger de passage, je devais traverser la ville de New-York. J’en suis encore à me demander comment j’aurais pu y arriver sans ce soutien indispensable qui disait au moment opportun quel embranchement je devais prendre. Au plan spirituel, c’est L’Esprit Saint et l’ange à la garde duquel nous avons été confiés qui jouent ce rôle, de façon ordinaire par la voix de notre conscience. Si je n’écoute pas sa voix le GPS ne m’adresse pas de reproche mais me fait entendre sa voix : « recalcul en cours », il cherche une façon de rattraper mon erreur pour me permettre de me rendre à bon port. De même l’Esprit Saint ne nous accuse pas. Jésus parle de Celui-ci comme le Défenseur qu’il nous enverra d’auprès du Père, l’Esprit de Vérité (Jn 15, 26). Dieu, comme le GPS, rattrape nos erreurs, Il s’en servira même pour en tirer un bien plus grand encore que le dommage causé.

Pour continuer mon analogie, à un moment donné le GPS me dit de prendre la sortie d’autoroute suivante. Même si je me souvenais d’avoir vu indiqué sur une pancarte que cette autoroute menait bel et bien à l’endroit désiré, je n’ai pas argumenté avec le GPS et j’ai pris la sortie tel que suggéré. Quand nous rencontrons des difficultés, pourquoi nous qui faisons (aveuglément) confiance à notre GPS, commençons-nous à nous rebeller contre Dieu et cherchons-nous à emprunter d’autres chemins que le sien ? Même l’apôtre Pierre est tombé dans le panneau : «Jésus commença de leur enseigner: "Le Fils de l'homme doit beaucoup souffrir, être rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, être tué et, après trois jours, ressusciter; et c'est ouvertement qu'il disait ces choses. Pierre, le tirant à lui, se mit à le morigéner. Mais lui, se retournant et voyant ses disciples, admonesta Pierre et dit: "Passe derrière moi, Satan! car tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes!" » (Mc 8, 31-33). Pourquoi ne faisons-nous pas confiance à notre Père céleste qui sait ce dont nous avons besoin, ce qui est le meilleur pour nous, pour notre salut et celui de nos proches ?

Mais ce n’est pas tout ! Après deux ou trois changements de routes et de directions, je suis revenu sur la même autoroute environ cinq milles plus loin ! Ai-je commencé à abreuver mon GPS d’injures et à douter de son bon jugement ? Nullement ! J’ai réfléchi et je me suis souvenu avoir vu un panneau sur lequel était affiché : « Travaux de construction, deux voies de bloquées à l’avant, veuillez prévoir des délais » Comme mon GPS connaît les bouchons de circulation et qu’il est programmé pour me les faire éviter, il m’a fait prendre un chemin plus rapide que la ligne droite ! De même, quand nous nous arrêtons aux détours que nous avons été contraints de prendre, aux difficultés que nous avons rencontrées, des souffrances endurées, nous nous rendons compte que Dieu s’est servi de cela pour notre bien ou celui des autres. La première fois que j’ai constaté cela, j’étais allé rendre visite à une collègue que le travail (un patron sans empathie) avait rendue malade. Ce jour-là j’ai éprouvé beaucoup de compassion pour elle car j’avais personnellement vécu une situation similaire quelques années plus tôt. Avant de partir, la dame qui partageait sa chambre et qui était demeurée silencieuse tout au long de l’entretien m’a demandé si j’étais un prêtre. Quand je lui ai répondu par la négative, elle m’a dit que ce qu’elle avait entendu lui avait fait grand bien. À ce moment j’ai eu l’impression que le salut était arrivé pour cette maison (Lc  19, 9), pour ces deux dames. Ne serait-ce que pour ce moment providentiel, j’aurais été prêt à revivre les moments pénibles que j’avais eu à traverser dans le passé. Dieu, Lui, savait qu’il allait tirer un bien plus grand encore du détour qu’il m’avait fait faire.

Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle?  (Lc 10, 25)

Est-ce que je fais confiance au GPS spirituel, au God’s Positioning System ? Est-ce que je crois réellement qu’il sait mieux que moi ce qui est le mieux pour moi et / ou pour les autres ? Est-ce que j’abandonne à Dieu la conduite de mon existence ? Lorsque je fais la sourde oreille, lorsque je fais des erreurs de parcours, est-ce que je laisse Dieu intervenir dans le sacrement de Réconciliation pour rattraper le tout et le faire servir à un bien plus grand encore ? Est-ce que je prends le temps de méditer sur mon parcours pour y voir comment la main providentielle de Dieu m’a guidé ?