Exclusivité

Nous sommes ainsi faits que nous aimons jouir de privilèges, avoir des droits, des pouvoirs ou des connaissances que les autres n’ont pas. Cela flatte notre orgueil de nous sentir différents ou importants. Cependant, il ne doit pas en être ainsi pour ceux qui se réclament de Dieu dont la volonté est l’unité des hommes et non l’exclusion : « Qu’ils soient un comme nous sommes un », unité dans la diversité dont le Dieu un et trine est le modèle. Certes, nous n’avons pas les mêmes talents et ne jouissons pas des mêmes grâces mais il s’agit là de responsabilités différentes qui nous sont confiées pour être mises au service du bien commun et donc de l’unité : « Il y a, certes, diversité de dons spirituels, mais c'est le même Esprit; diversité de ministères, mais c'est le même Seigneur; diversité d'opérations, mais c'est le même Dieu qui opère tout en tous. À chacun la manifestation de l'Esprit est donnée en vue du bien commun » (1 Co 12, 4-7). Ainsi, y a-t-il bien diversité d’appels à servir Dieu et les frères et sœurs en Dieu, mais il ne doit pas s’agir pas là d’une source d’orgueil ni d’une raison d’envier le service confié à l’autre sous prétexte que celui-ci serait plus prestigieux, chacun devant se concentrer sur la responsabilité qui lui incombe de faire fructifier les talents reçus pour que le plus grand nombre puisse en jouir. À ce chapitre nous devons admirer Moïse qui, tout imprégné du désir du désir de servir Dieu, se réjouit de voir l’Esprit de celui-ci agir à travers d’autres que lui plutôt que de souhaiter voir restreindre l’intervention divine à sa seule médiation : « Un jeune homme courut annoncer à Moïse: "Voici Eldad et Médad, dit-il, qui prophétisent dans le camp." Josué, fils de Nûn, qui depuis sa jeunesse servait Moïse, prit la parole et dit: "Moïse, Monseigneur, empêche-les!" Moïse lui répondit: "Serais-tu jaloux pour moi? Ah! puisse tout le peuple de Yahvé être prophète, Yahvé leur donnant son Esprit!" » (Nb 11, 27-29).