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Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui

Rien n'est joué

 

Rien n’est joué

 

Celui qui a péché, c'est lui qui mourra! Un fils ne portera pas la faute de son père ni un père la faute de son fils: au juste sera imputée sa justice et au méchant sa méchanceté.

 

Quant au méchant, s'il renonce à tous les péchés qu'il a commis, observe toutes mes lois et pratique le droit et la justice, il vivra, il ne mourra pas. On ne se souviendra plus de tous les crimes qu'il a commis, il vivra à cause de la justice qu'il a pratiquée. Prendrais-je donc plaisir à la mort du méchant -- oracle du Seigneur Yahvé -- et non pas plutôt à le voir renoncer à sa conduite et vivre?

 

Mais si le juste renonce à sa justice et commet le mal, imitant toutes les abominations que commet le méchant, vivra-t-il? On ne se souviendra plus de toute la justice qu'il a pratiquée, mais à cause de l'infidélité dont il s'est rendu coupable et du péché qu'il a commis, il mourra.

 

Ézéchiel 18, 20-24

 

 

Si le sort du joueur de roulette est scellé lorsque le croupier prononce la fatidique phrase : « Rien ne va plus, les jeux sont faits », il n’y a rien de tel dans nos existences où nous avons jusqu’au moment de notre dernier souffle pour nous tourner vers Dieu à l’exemple du bon Larron (Lc 23, 39-42) ou, si nous Lui avons été fidèle, pour combattre le mal et éviter de se détourner de Dieu ainsi que l’illustre cette historiette que j’affectionne racontant les derniers moments d’un Père du désert : Le démon se présente à lui et lui déclare piteusement : « tu m’as vaincu » et le Père de répondre : « pas encore » mettant en fuite l’esprit malin qui tentait de le faire tomber dans le piège de l’orgueil…

 

Sommes-nous tentés d’envier ceux qui commettent impunément le mal et de les imiter ou encore de nous croire meilleurs qu’eux que nous devons considérer d’une part, que le temps dont ils jouissent leur est accordé par Dieu dans l’espoir de les voir renoncer à leur conduite et vivre (dans l’éternité) et que, d’autre part, si nous avons eu le privilège de cheminer jusqu’à présent dans le droit, il n’est pas dit que nous ne trébucherons pas dans le temps qu’il nous reste, nous exposant à une mort éternelle éventuelle.

 

Chacun est responsable de sa conduite devant Dieu. Si l’hérédité ou l’environnement peuvent affecter notre conduite et constituer des facteurs atténuants, en aucun cas cela ne constitue une licence pour mal agir. Inversement, les parents, en autant qu’ils aient utilisés les moyens qu’ils croyaient appropriés pour éduquer droitement leurs enfants, ne peuvent être tenus responsables des fautes de ces derniers. Il arrive d’ailleurs de voir des enfants ayant joui de la même éducation connaître des destins diamétralement opposés ce qui, quoi qu’étonnant, s’explique par la liberté souveraine du récipiendaire de faire ce qu’il veut du don reçu, en l’occurrence ici de l’éducation.

 

Face à l’incertitude quant à notre sort final, à toutes les possibilités qui demeurent ouvertes devant nous, quelle est la juste attitude à adopter ? L’humilité. Elle permet à ceux qui ont emprunté de mauvaises voies de reconnaître leurs fautes et de renoncer à poursuivre dans la voie de la perdition. Quant à ceux qui ont eu la grâce de s’en bien tirer jusqu’à maintenant, elle les garde de la présomption, premier pas vers la déchéance tel qu’illustré par le péché des origines. C’est à cette humilité qui trouve son modèle dans le Christ Jésus que nous invite l’apôtre Paul :

 

Ne soyez jamais intrigants ni vantards, mais ayez assez d'humilité pour estimer les autres supérieurs à vous-mêmes. Que chacun de vous ne soit pas préoccupé de lui-même, mais aussi des autres. Ayez entre vous les dispositions que l'on doit avoir dans le Christ Jésus : lui qui était dans la condition de Dieu, il n'a pas jugé bon de revendiquer son droit d'être traité à l'égal de Dieu ; mais au contraire, il se dépouilla lui-même en prenant la condition de serviteur. Devenu semblable aux hommes et reconnu comme un homme à son comportement, il s'est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu'à mourir, et à mourir sur une croix. C'est pourquoi Dieu l'a élevé au-dessus de tout. (Ph 2, 3-9).

 

L’impertinence d’avoir une bonne ou une mauvaise partance est, quant à elle, illustrée par Jésus :

 

Un homme avait deux fils. Il vint trouver le premier et lui dit : 'Mon enfant, va travailler aujourd'hui à ma vigne'. Celui-ci répondit : 'Je ne veux pas. ' Mais ensuite, s'étant repenti, il y alla. Abordant le second, le père lui dit la même chose. Celui-ci répondit : 'Oui, Seigneur ! ' et il n'y alla pas. Lequel des deux a fait la volonté du père ? » Ils lui répondent : « Le premier ». Jésus leur dit : « Amen, je vous le déclare : les publicains et les prostituées vous précèdent dans le royaume de Dieu. » (Mt 21, 28-31).

 

En quoi les pécheurs notoires ont-ils une longueur d’avance sur les justes ? C’est qu’ayant expérimenté jusqu’où les ont conduits leurs faiblesses, ils se défient d’eux-mêmes et demeurent humbles après être descendus aussi bas, ne comptant que sur la grâce de Dieu pour les garder à flot et accéder au salut éternel, humilité qui est, rappelons-le, le pré-requis incontournable de l’amour. Quant aux justes ou ceux qui se croient tels, ils risquent de tomber dans le piège de croire pouvoir accéder au Royaume éternel par leurs propres mérites et oublier l’amour qui en est pourtant la clé d’entrée, de répondre Oui Seigneur en se soumettant à la Loi divine et aux divers rites mais en n’allant pas travailler à la vigne du Seigneur en omettant l’amour qui doit imprégner leurs actions et qui, en fait, est l’unique chose qui compte, l’amour que nous aurons eu envers Dieu et le prochain inclinant la Divine Miséricorde à passer outre à nos fautes (dans la mesure également où nous auront été cléments pour celles des autres) pour nous ouvrir son Royaume.

 

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