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Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui

Miracles

 

 

Miracles

 

Naaman arriva avec ses chevaux et son char, et s'arrêta à la porte de la maison d'Élisée. Élisée envoya un messager lui dire : « Va te baigner sept fois dans le Jourdain, et ta chair redeviendra nette. » Naaman se mit en colère et s'éloigna en disant : « Je m'étais dit : Sûrement il va sortir, et se tenir debout pour invoquer le nom du Seigneur son Dieu ; puis il agitera sa main au-dessus de l'endroit malade et guérira ma lèpre. Est-ce que les fleuves de Damas, l'Abana et le Parpar, ne valent pas mieux que toutes les eaux d'Israël ? Si je m'y baignais, est-ce que je ne serais pas purifié ? » Il tourna bride et partit en colère. Mais ses serviteurs s'approchèrent pour lui dire : « Père ! Si le prophète t'avait ordonné quelque chose de difficile, tu l'aurais fait, n'est-ce pas ? Combien plus, lorsqu'il te dit : 'Baigne-toi, et tu seras purifié. ' » Il descendit jusqu'au Jourdain et s'y plongea sept fois, pour obéir à l'ordre d'Élisée ; alors sa chair redevint semblable à celle d'un petit enfant : il était purifié ! Il retourna chez l'homme de Dieu avec toute son escorte ; il entra, se présenta devant lui et déclara : « Je le sais désormais : il n'y a pas d'autre Dieu, sur toute la terre, que celui d'Israël ! Je t'en prie, accepte un présent de ton serviteur. » Mais Élisée répondit : « Par la vie du Seigneur que je sers, je n'accepterai rien. » Naaman le pressa d'accepter, mais il refusa. Naaman dit alors : « Puisque c'est ainsi, permets que ton serviteur emporte de la terre de ce pays autant que deux mulets peuvent en transporter, car je ne veux plus offrir ni holocauste ni sacrifice à d'autres dieux qu'au Seigneur Dieu d'Israël. »

 

2 Rois 5, 9-17

 

Jésus, marchant vers Jérusalem, traversait la Samarie et la Galilée. Comme il entrait dans un village, dix lépreux vinrent à sa rencontre. Ils s'arrêtèrent à distance et lui crièrent : « Jésus, maître, prends pitié de nous. » En les voyant, Jésus leur dit : « Allez vous montrer aux prêtres. » En cours de route, ils furent purifiés. L'un d'eux, voyant qu'il était guéri, revint sur ses pas, en glorifiant Dieu à pleine voix. Il se jeta la face contre terre aux pieds de Jésus en lui rendant grâce. Or, c'était un Samaritain. Alors Jésus demanda : « Est-ce que tous les dix n'ont pas été purifiés ? Et les neuf autres, où sont-ils ? On ne les a pas vus revenir pour rendre gloire à Dieu ; il n'y a que cet étranger ! » Jésus lui dit : « Relève-toi et va : ta foi t'a sauvé. »

 

Luc  17, 11-19

 

 

 

Il y a plein d’indications dans ces deux textes sur la nature des miracles, les circonstances dans lesquels ils se produisent et de l’attitude attendue des bénéficiaires potentiels et avérés des largesses du Seigneur.

 

Le miracle est quelque chose qui choque. C’est une insulte à l’intelligence en ce que, allant au-delà des règles de la nature, elle laisse la raison sans réponses devant un phénomène qui la dépasse. Aussi l’humilité est-elle l’attitude appropriée à adopter tant préalablement à ces manifestations divines qu’après qu’elles ont effectivement eu lieu.

 

Dans le premier texte nous voyons Naaman qui, dans son orgueil, commence par se mettre en colère et se rebeller contre les instructions du prophète Élisée. Il n’y a en effet aucune raison scientifique pour que les eaux d’Israël soient plus aptes à le purifier de sa lèpre que celles de sa contrée d’origine. Dans son orgueil il espérait une cérémonie, quelque chose de grandiose, un spectacle, au cours duquel Élisée intercéderait auprès de Dieu pour lui et obtiendrait la faveur demandée. On retiendra cependant qu’il est toutefois dans la bonne direction puisqu’il espère la guérison de Dieu et non de l’intermédiaire qu’Il s’est choisi parmi les hommes. Plusieurs, parmi les croyants même, disent que les personnes choisies par Dieu, les saints accomplissent des miracles, des guérisons, alors qu’ils ne font qu’intercéder en notre faveur. Toujours, c’est Dieu qui agit.  

 

Les miracles sont des signes tangibles donnés par Dieu pour manifester sa présence et qu’il existe une réalité qui dépasse ce que les sens peuvent percevoir. La foi constitue toujours l’enjeu des miracles : susciter celle de ceux à qui elle fait défaut, accroître celle de ceux qui cheminent déjà dans ses voies. Le miracle présuppose toujours la foi : si ce n’est celle du bénéficiaire potentiel, celle de ses proches ou même d’inconnus qui supplient Dieu en sa faveur. Naaman doit en partie sa guérison à la foi de ses serviteurs qui l’incitent à se plier aux directives du prophète Élisée. Les dix lépreux, pour leur part, ont la foi puisqu’ils acceptent de se mettre en route pour aller se montrer aux prêtres, ce qui était la démarche requise de ceux qui étaient délivrés de la lèpre afin que de pouvoir réintégrer la vie sociale normale. Sur la seule parole de Jésus, ils partent et réalisent seulement en cours de route qu’ils ont été effectivement purifiés.

 

Une étape cruciale de l’événement miraculeux survient immédiatement après le constat de l’intervention divine et est essentielle afin que celle-ci produise tous les effets désirés : l’action de grâces. Celle-ci consiste d’abord dans la reconnaissance de l’action de Dieu dans les événements, notamment par le témoignage de la foi et l’action de remercier Dieu de ses bienfaits. Ainsi voit-on Naaman dire : « Je le sais désormais : il n'y a pas d'autre Dieu, sur toute la terre, que celui d'Israël ! Je t'en prie, accepte un présent de ton serviteur. » Quant à l’épisode des lépreux, il est encore plus significatif. Seul le lépreux qui est revenu vers Jésus en rendant grâces a obtenu les fruits spirituels liés à cette guérison et s’est fait dire qu’il s’était vu accorder le salut : « Relève-toi et va : ta foi t'a sauvé. »

 

Peut-être disons-nous ne pas appartenir au groupe des neuf lépreux ingrats, n’ayant pas bénéficié d’une intervention divine particulière en notre faveur ! Rien de plus faux ! Les sacrements, particulièrement celui de l’Eucharistie, sont des miracles, des signes tangibles destinés à susciter et faire croître notre foi. Or, pensons-nous à remercier Dieu de façon appropriée à chaque fois qu’il nous est donné de l’accueillir via les sacrements ?

 

Le point suivant concerne l’intermédiaire par lequel Dieu agit. Celui-ci ne peut demander aucune rémunération ou accepter une gratification pour son rôle ainsi que le fait Élisée : « Par la vie du Seigneur que je sers, je n'accepterai rien. » Par contre, on voit dans la suite du récit, Géhazi, le serviteur d’Élisée se voir couvrir de lèpre pour avoir demandé et obtenu de Naaman rémunération pour le miracle réalisé par l’intermédiaire de son maître. L’action de chercher à monnayer les réalités spirituelles est désignée par le terme simonie et constitue un péché grave. Voici ce qu’en dit le Catéchisme de l’Église catholique :

 

2121 La simonie (cf. Ac 8, 9-24) se définit comme l’achat ou la vente des réalités spirituelles. À Simon le magicien, qui voulait acheter le pouvoir spirituel qu’il voyait à l’œuvre dans les apôtres, Pierre répond : " Périsse ton argent, et toi avec lui, puisque tu as cru acheter le don de Dieu à prix d’argent " (Ac 8, 20). Il se conformait ainsi à la parole de Jésus : " Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement " (Mt 10, 8 ; cf. déjà Is 55, 1). Il est impossible de s’approprier les biens spirituels et de se comporter à leur égard comme un possesseur ou un maître, puisqu’ils ont leur source en Dieu. On ne peut que les recevoir gratuitement de Lui.

 

Enfin, on notera que certains miracles sont de nature purement spirituelle, tel le fait de libérer certaines personnes d’esprits mauvais. À cet effet, voici quelques passages de l’homélie prononcée par le pape François le 11 octobre 2013 :

 

Lors de la messe de ce 11 octobre 2013, en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe du Vatican, le pape a commenté l’évangile où Jésus chasse les démons (Lc 11,15-26) : « certains commencent à donner des explications pour diminuer la force du Seigneur », « ne pas le prendre au sérieux », comme s’il était « seulement un guérisseur ».

 

Une attitude que le pape constate aussi actuellement : « certains prêtres disent, en lisant ce passage de l’Évangile : ‘Jésus a guéri une personne d’une maladie psychique’. Il est vrai qu’à cette époque on pouvait confondre une épilepsie avec la possession du démon; mais il est aussi vrai qu’il y avait le démon ! »

 

Le croyant « n’a pas le droit de simplifier, en disant : ‘Ce n’étaient pas des possédés; c’étaient des malades psychiques’. Non ! La présence du démon est dans la première page de la Bible et la Bible finit aussi avec la présence du démon, avec la victoire de Dieu sur le démon ».

 

Il s’agit donc de « ne pas être naïfs », a insisté le pape, formulant des objections : « ‘Mais, Père, vous êtes un peu dépassé ! Vous nous effrayez avec toutes ces choses…’. Non, ce n’est pas moi ! C’est l’Évangile ! Et ce ne sont pas des mensonges : c’est la Parole du Seigneur ! »

 

D’où l’invitation à « prendre ces choses au sérieux » car le Christ « est venu lutter pour le salut » des hommes et « Il a vaincu le démon ». (Zenit.org)

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