Universalité du plan de salut de Dieu

Universalité du plan de salut de Dieu

Jésus était entré à Capharnaüm ; un centurion de l'armée romaine vint à lui et le supplia : « Seigneur, mon serviteur est au lit, chez moi, paralysé, et il souffre terriblement. » Jésus lui dit : « Je vais aller le guérir. » Le centurion reprit : « Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit, mais dis seulement une parole et mon serviteur sera guéri. Ainsi, moi qui suis soumis à une autorité, j'ai des soldats sous mes ordres ; je dis à l'un : 'Va', et il va, à un autre : 'Viens', et il vient, et à mon esclave : 'Fais ceci', et il le fait. » À ces mots, Jésus fut dans l'admiration et dit à ceux qui le suivaient : « Amen, je vous le déclare, chez personne en Israël, je n'ai trouvé une telle foi. Aussi je vous le dis : Beaucoup viendront de l'orient et de l'occident et prendront place avec Abraham, Isaac et Jacob au festin du Royaume des cieux.

Matthieu 8, 5-11

Beaucoup viendront de l'orient et de l'occident et prendront place avec Abraham, Isaac et Jacob au festin du Royaume des cieux. Dieu, qui est Amour, ne fait acception de personne, son plan de salut s’adresse à tous indistinctement. Jésus ne rate jamais une occasion de souligner que la grâce touche également les non Juifs et les pécheurs. Ici, il loue la foi d’un centurion romain, « Amen, je vous le déclare, chez personne en Israël, je n'ai trouvé une telle foi », ailleurs il promet le salut éternel au lépreux samaritain, le seul qui soit revenu remercier pour la grâce reçue : « "Il ne s'est trouvé, pour revenir rendre gloire à Dieu, que cet étranger! " Et il lui dit: "Relève-toi, va; ta foi t'a sauvé." » (Lc 17, 18-19). Ailleurs encore, il promet le salut au larron mis à mort en sa compagnie en raison de la seule foi de ce dernier : « En vérité, je te le dis, aujourd'hui tu seras avec moi dans le Paradis » (Lc 23, 42).

Chercher à restreindre le salut au seul groupe auquel nous appartenons, ou à en exclure ceux dont la conduite peut nous inciter à croire qu’ils ne le « méritent » pas, constitue une attitude anti évangélique. Dieu appelle généreusement et largement et Jésus nous incite à faire de même dans les dernières paroles que l’évangéliste Matthieu rapporte de lui : «Allez donc, de toutes les nations faites des disciples » (Mt 28, 19). Quant aux pécheurs nous sommes incités à la patience à leur égard à l’image du père du fils prodigue (Lc 15, 11-24) et de remettre le jugement à Dieu au terme de leur course comme Jésus nous le demande dans la parabole de peur qu’en cherchant à séparer l’ivraie nous n’arrachions en même temps du blé (Mt 13, 29), ou encore de faire preuve à leur égard de la même miséricorde dont nous espérons jouir de la part de Dieu, étant nous-mêmes pécheurs : « Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde » (Mt 5, 7).

Là où il y a exclusion, nous pouvons tenir pour acquis que Dieu, qui est Amour (1 Jn 4, 8), n’y est pas.