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Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui

Pécher par omission

 

 

Pécher par omission

 

Être en mesure de faire le bien, et ne pas le faire, c'est un péché.

 

Jacques 4, 17

 

 

Nous retrouvons bien peu de choses dans la littérature sur le péché par omission. Ainsi, dans le Catéchisme de l’Église catholique(CEC) y trouve-t-on cette référence explicite au paragraphe 1853 sans autre explication :

 

On peut distinguer les péchés selon leur objet, comme pour tout acte humain, ou selon les vertus auxquelles ils s’opposent, par excès ou par défaut, ou selon les commandements qu’ils contrarient. On peut les ranger aussi selon qu’ils concernent Dieu, le prochain ou soi-même ; on peut les diviser en péchés spirituels et charnels, ou encore en péchés en pensée, en parole, par action ou par omission. La racine du péché est dans le cœur de l’homme, dans sa libre volonté, selon l’enseignement du Seigneur : " Du cœur en effet procèdent mauvais desseins, meurtres, adultères, débauches, vols, faux témoignages, diffamations. Voilà les choses qui rendent l’homme impur " (Mt 15, 19). Dans le cœur réside aussi la charité, principe des œuvres bonnes et pures, que blesse le péché.

 

Jean-Paul II y a fait référence au chapitre 16 de son exhortation apostolique Reconciliatio et Paenitencia :

 

Peut être social le péché par action ou par omission, de la part de dirigeants politiques, économiques et syndicaux qui, bien que disposant de l'autorité nécessaire, ne se consacrent pas avec sagesse à l'amélioration ou à la transformation de la société suivant les exigences et les possibilités qu'offre ce moment de l'histoire; de même, de la part des travailleurs qui manqueraient au devoir de présence et de collaboration qui est le leur pour que les entreprises puissent continuer à assurer leur bien-être, celui de leurs familles et de la société entière.

 

Il est étonnant que l’on parle si peu du péché par omission car ses conséquences ne sont pas moins désastreuses pour l’âme que le péché en actes. Jésus indique qu’il peut mener à la damnation éternelle :

 

Alors il dira encore à ceux de gauche: Allez loin de moi, maudits, dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et ses anges. Car j'ai eu faim et vous ne m'avez pas donné à manger, j'ai eu soif et vous ne m'avez pas donné à boire, j'étais un étranger et vous ne m'avez pas accueilli, nu et vous ne m'avez pas vêtu, malade et prisonnier et vous ne m'avez pas visité. Alors ceux-ci lui demanderont à leur tour: Seigneur, quand nous est-il arrivé de te voir affamé ou assoiffé, étranger ou nu, malade ou prisonnier, et de ne te point secourir? Alors il leur répondra: En vérité je vous le dis, dans la mesure où vous ne l'avez pas fait à l'un de ces plus petits, à moi non plus vous ne l'avez pas fait. Et ils s'en iront, ceux-ci à une peine éternelle, et les justes à une vie éternelle. (Mt 25, 41-46).

 

Dans la même veine, le prêtre et le lévite qui voient l’homme laissé à demi-mort par les brigands dans la parabole du bon Samaritain (Lc 10, 30-37) et passent outre sans lui prêter assistance pêchent par omission.

 

Pécher par omission, c’est encore négliger de mettre ses talents ou son patrimoine au service du bien commun par paresse ou par égoïsme ainsi que le montre la parabole des talents avec des conséquences tout aussi néfastes pour celui qui s’en rend coupable :

 

Vint enfin celui qui détenait un seul talent: Seigneur, dit-il, j'ai appris à te connaître pour un homme âpre au gain: tu moissonnes où tu n'as point semé, et tu ramasses où tu n'as rien répandu. Aussi, pris de peur, je suis allé enfouir ton talent dans la terre: le voici, tu as ton bien. Mais son maître lui répondit: Serviteur mauvais et paresseux! tu savais que je moissonne où je n'ai pas semé, et que je ramasse où je n'ai rien répandu? Eh bien! tu aurais dû placer mon argent chez les banquiers, et à mon retour j'aurais recouvré mon bien avec un intérêt. Enlevez-lui donc son talent et donnez-le à celui qui a les dix talents. Car à tout homme qui a, l'on donnera et il aura du surplus; mais à celui qui n'a pas, on enlèvera ce qu'il a. Et ce propre-à-rien de serviteur, jetez-le dehors, dans les ténèbres: là seront les pleurs et les grincements de dents. (Mt 25, 24-30)

 

J’ajouterais que pécher par omission, c’est aussi vivre comme si Dieu n’existait pas, non seulement faire abstraction de ses préceptes mais éviter de Lui rendre le culte qui Lui est dû en demeurant en relation avec Lui par la prière, en se maintenant en état d’action de grâces et de louanges pour les bienfaits dont nous jouissons et dont nous Le reconnaissons comme étant à leur origine. Qui ne se soucie pas de Dieu s’apparente aux vierges folles de la parabole :

 

Elles étaient parties acheter de l’huile quand arriva l'époux: celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et la porte se referma. Finalement les autres vierges arrivèrent aussi et dirent: Seigneur, Seigneur, ouvre-nous! Mais il répondit: En vérité je vous le dis, je ne vous connais pas! Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l'heure. (Mt 25, 10-13)

 

Mais il n’y a pas qu’en actes que l’on pêche par omission. Éviter de parler lorsqu’on devrait le faire pour défendre un frère ou une sœur ou les reprendre s’ils se sont égarés dans le péché ou même négliger de confesser sa foi dans le Christ lorsque les circonstances le requièrent constituent des omissions qui sont tout aussi condamnables.

 

Ainsi retrouve-t-on au paragraphe 1868 du Catéchisme de l’Église catholique :

 

Le péché est un acte personnel. De plus, nous avons une responsabilité dans les péchés commis par d’autres, quand nous y coopérons :

– en ne les révélant pas ou en ne les empêchant pas, quand on y est tenu ;

 

Cette dernière affirmation découle du devoir du croyant de se préoccuper du salut des autres en respectant la charité comme nous y incite Jésus :

 

Ainsi on ne veut pas, chez votre Père qui est aux cieux, qu'un seul de ces petits se perde. Si ton frère vient à pécher, va le trouver et reprends-le, seul à seul. S'il t'écoute, tu auras gagné ton frère. S'il n'écoute pas, prends encore avec toi un ou deux autres, pour que toute affaire soit décidée sur la parole de deux ou trois témoins. Que s'il refuse de les écouter, dis-le à la communauté. Et s'il refuse d'écouter même la communauté, qu'il soit pour toi comme le païen et le publicain. (Mt 18, 14-17). 

 

Taire sa foi, la confiner au seul domaine du privé constitue également une omission par la parole qui n’est pas sans conséquences selon l’affirmation de Jésus :

 

Celui qui se sera prononcé pour moi devant les hommes, le Fils de l'homme se prononcera aussi pour lui devant les anges de Dieu. Mais celui qui m'aura renié en face des hommes sera renié en face des anges de Dieu. (Lc 12, 8-9).

 

Et l’apôtre Paul de rajouter : Oui, malheur à moi si je n'annonçais pas l'Évangile! (1 Co 9, 16).

 

Une conséquence grave du péché par omission est l’endurcissement du cœur (Mc 3, 5), ce cœur d’où procèdent les choses qui rendent l’homme impur comme nous l’avons vu au début du texte. En tolérant le mal, en ne faisant pas ce qu’il faut pour y remédier, en ne se sentant pas concernés par les autres à la suite de Caïn, « Suis-je le gardien de mon frère? » (Gn 4, 9), nous devenons indifférents face aux autres et au mal et, par notre indifférence, nous contribuons à la propagation du mal et à la situation inacceptable des autres. Nous nous habituons aussi au mal, nous en venons à le considérer comme une chose normale, inéluctable, contre laquelle il ne sert à rien de s’y opposer et nous finissons par nous laisser dominer par lui.

 

L’autre conséquence grave du péché par omission est qu’il nous rend graduellement sourds aux appels de l’Esprit de Dieu, appels pour lesquels il faut développer une grande sensibilité pour les percevoir car ils se manifestent dans le bruit d’une brise légère (1 R 19, 12) comme pour Élie.

 

Comment le combattre ?

 

J’en suis à lire le livre « Ma vie livrée… Une Flambée d’espérance » de sœur Jeanne Bizier, fondatrice de la Famille Myriam Beth’Lehem. Aussi répondrai-je par deux de ses devises :

 

Fais ce que tu vois !  (p.58)

 

Oui Père… tout… tout de suite quand tu m’exprimes ta volonté ou ton désir par un événement (p. 499).

 

Bref, il faut se laisser interpeller par les événements. Demander à Jésus dans la prière et l’oraison ce qu’Il ferait s’Il était à notre place et agir sans délai ni poser de limites à notre implication lorsque la voix de l’Esprit, qui se manifeste notamment par notre conscience, nous incite à l’action. Ne jamais détourner le regard. Ne jamais passer outre notre chemin. Ne jamais rougir du Christ et de son Évangile ! S’efforcer de demeurer en tous temps et en toutes circonstances en présence de Dieu. Voilà qui devrait nous éviter de sombrer dans le péché par omission !

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