Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
13 Juillet 2014 Parole du jour
Je ne suis pas venu apporter la paix
Jésus disait aux douze Apôtres : « Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre : je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive. Oui, je suis venu séparer l'homme de son père, la fille de sa mère, la belle-fille de sa belle-mère : on aura pour ennemis les gens de sa propre maison. Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n'est pas digne de moi ; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n'est pas digne de moi ; celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n'est pas digne de moi. Qui veut garder sa vie pour soi la perdra ; qui perdra sa vie à cause de moi la gardera. Qui vous accueille m'accueille ; et qui m'accueille accueille Celui qui m'a envoyé.
Matthieu 10, 24-33
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Quelles étranges paroles dans la bouche de Jésus qui se dit « doux et humble de cœur » (Mt 11, 29) et que Isaïe décrit comme « Prince-de-Paix » (Is 9, 5) ! À l’inverse, les princes de ce monde prétendent vouloir nous apporter la paix mais n’hésitent pas à faire appel à de puissantes armées pour l’imposer à l’image de la Pax Romana. Jésus n’est pas venu apporter une paix imposée qui repose sur un fragile équilibre de force à la manière du monde car Dieu est respectueux de la liberté de tous les hommes et de chaque homme. C’est l’exercice de cette liberté de choix d’adhérer au plan de paix et d’amour de Dieu qui est cause de division au sein même des familles : « Oui, je suis venu séparer l'homme de son père, la fille de sa mère, la belle-fille de sa belle-mère : on aura pour ennemis les gens de sa propre maison », ceux qui rejettent Dieu rejetant ceux qui Lui sont fidèles et, a contrario, Qui vous accueille m'accueille ; et qui m'accueille accueille Celui qui m'a envoyé.
Le premier combat que doit livrer le chrétien, celui qui s’efforce de ressembler au Christ, se situe à l’intérieur de lui-même alors qu’il cherche à réfréner ses passions égoïstes pour développer sa capacité d’aimer en vérité, combat dont il ressort plus souvent qu’autrement perdant : « vouloir le bien est à ma portée, mais non pas l'accomplir: je ne fais pas le bien que je veux et commets le mal que je ne veux pas » (Rm 7, 18-19). Ce désir d’amour et Celui de qui il tire son origine, nous les portons en des vases d’argile (2 Co 4, 7) dont ceux qui s’opposent à Dieu et à sa volonté ne manqueront pas de dénoncer la fragilité pour éviter d’avoir mauvaise conscience de se récuser au plan d’amour de Dieu sur eux. Cela est d’autant plus facile pour ces derniers que les « porteurs » de Dieu se situent près d’eux et qu’ils croient les connaître intimement. Parmi les plus farouches opposants à reconnaître la divinité en Jésus se situent ses proches : « "Celui-là n'est-il pas le fils du charpentier? N'a-t-il pas pour mère la nommée Marie, et pour frères Jacques, Joseph, Simon et Jude? Et ses sœurs ne sont-elles pas toutes chez nous? D'où lui vient donc tout cela?" Et ils étaient choqués à son sujet. Mais Jésus leur dit: "Un prophète n'est méprisé que dans sa patrie et dans sa maison." » (Mt 13, 55-57).
« Le serviteur n’étant pas plus grand que son maître », si les proches de Jésus ont refusé de reconnaître la divinité du « Verbe fait chair » (Jn 1, 14), à plus forte raison nos contemporains chercheront-ils à nier la présence de Dieu en ceux qui sont faillibles et qui faillissent effectivement, d’où la division à laquelle doivent s’attendre ceux qui cherchent à marcher dans les pas du Christ : « S'ils m'ont persécuté, vous aussi ils vous persécuteront » (Jn 15, 20).
Celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n'est pas digne de moi. Cette croix c’est en partie, pour celui qui veut suivre Jésus, de voir ses moindres gestes épiés pour le prendre en défaut, de se voir prêter des intentions « pas catholiques » qu’il n’a pas et de subir d’autres vexations du genre, bien souvent de la part de ceux qui lui sont le plus chers, on aura pour ennemis les gens de sa propre maison, ce qui augmente d’autant le fardeau de cette croix. C’est ainsi que Jésus est venu séparer l'homme de son père, la fille de sa mère, la belle-fille de sa belle-mère. Mais qu’on ne s’y trompe pas : s’il en est la cause, ce n’est pas là sa volonté, Lui qui souhaite l’unité : « qu'ils soient un comme nous sommes un: moi en eux et toi en moi, afin qu'ils soient parfaits dans l'unité, et que le monde reconnaisse que tu m'as envoyé et que tu les as aimés comme tu m'as aimé » (Jn 17, 22-23). S’il y a division, ce que l’homme exerce à son détriment la souveraine liberté que Dieu lui a accordé par amour en le créant et se refuse au plan divin d’unité, d’amour et de bonheur conçu pour lui.